Yakuza's world [RP libre]

Sayuri était assise dans le lit, nue. Le drap lui recouvrait à peine ses jambes. Elle tira sur sa cigarette, et expira la fumée vers le plafond. Elle déposa les cendres de sa cigarette sur la table de nuit à côté d’elle. Ses yeux gris regardaient dans le vague.
L’homme à côté d’elle bougea doucement, émergeant du sommeil. Il avait la petite cinquantaine, le front bien dégarni. Il se tourna vers la jeune femme et sourit :

-Alors, tu as aimé ?

Sayuri tira sur sa cigarette et expira la fumée vers le visage de l’homme. Ce dernier plissa le nez et détourna momentanément la tête. Elle dit d’un ton atone :

-C’est plutôt à toi de me le dire, mon grand.

Sans attendre la réponse, elle écrasa sa cigarette sur l’oreiller puis sortit du lit. Elle enfila ses sous-vêtements en dentelle noire, puis sa jupe rouge courte et légère, et son débardeur blanc qui lui arrivait au dessus du nombril, laissant entrevoir la grande vipère tatouée dans son dos.
L’homme la regardait, les sourcils froncés :

-Tu t’en va déjà ?

Sayuri enfila ses chaussure légères à talon aiguille, puis pris son sac. Elle fit le tour du lit et s’assit à côté de l’homme, qui lui caressa le cou et la poitrine. Sayuri lui posa une main sur le torse, un léger sourire aux lèvres. L’homme perdit son sourire. Son sang commençait à se solidifier dans son corps. Son cœur s’arrêta de battre. Il s’écroula dans son lit, la bouche et les yeux grands ouverts.
Sayuri fouilla précipitamment dans son sac. Elle en sortit un petit bloc note, duquel elle arracha un bout de feuille. Elle avala le bout de papier, puis se leva. Elle prit le portefeuille de l’homme, qui était sur la table de nuit. Elle fourra dans son sac une liasse de billet et une carte de crédit. Elle sortit de l’appartement.

Quelques minutes plus tard, elle marchait tranquillement dans les rues illuminées de Tokyo. Il était environ 4h du matin. La brise légère faisait voleter ses cheveux bleus sombre. La fraîcheur de la nuit fit naître de la chair de poule sur ses bras nus. Mais elle ne frissonna pas : elle aimait le froid.
Après avoir pris plusieurs fois le tram, elle entra dans un quartier chaud de Tokyo. Sans faire attention aux hommes qui la reluquaient, elle traversa la rue et entra dans une boîte de strip-tease, The Red Night.
La salle, très grande, était bondée. Les lumières et les couleurs étaient vives et électriques. Cette boîte était spécialisée dans le Cosplay. Apparemment, la soirée était une spéciale Sailor Moon. Sayuri soupira intérieurement. Son père, gérant de la boîte, avait si peu d’imagination…
De nombreuses femmes déguisées en personnages de Sailor Moon plus que sexy dansaient et relevaient leurs jupes sous les regards appréciateurs des clients.
Sayuri traversa la salle pour se diriger vers le bar. Elle s’assit et attira l’attention de la serveuse, une jeune femme habillée en Sailor Mars. Celle-ci lui fit un grand sourire et s’approcha d’elle. Elle lui servit un verre de cocktail aux couleurs orangées.

-Tiens, Sayuri, c’est la maison qui offre ! Tu vas bien ?

-Merci, Mei. Mon père est par là ?

-Ca fait plus d’une heure qu’il est monté avec Kana. Il devrait avoir bientôt fini.

Sayuri lui fit un petit sourire et but une gorgée. Mei alla servir un client, puis revint vers la jeune femme.

-Je savais pas que ton père aimait Sailor Moon au point d’en faire une soirée spéciale…

-Moi non plus ! Je préfère encore les soirées Final Fantasy, il y a plus de diversité !

-Oui, et en plus le costume de Rikku me va à merveille !

Les deux filles se mirent à rire. A ce moment là, un homme d’environ 45 ans entra dans la salle par une porte du fond, une jeune femme de l’âge de Sayuri déguisée en Sailor Neptune au bras. Il était grand et plutôt musclé. Ses cheveux étaient noirs, sans aucun cheveu blanc, et ses yeux gris comme l’acier. Il portait une chemise blanche légèrement déboutonnée, et un pantalon noir. Sayuri lui fit un signe de la main, et il se dirigea vers elle. Arrivé à sa hauteur, il lui fit un grand sourire et la serra dans ses bras.

-Mon ange, je suis content que tu sois venu !

-Papa, il faut qu’on parle de l’étalon noir.

Son père, Kentaro, fronça les sourcils, puis un sourire illumina son visage.

-Ah, oui, l’étalon noir, c’est vrai.

Sayuri fit un petit sourire. Il était complètement saoul. « L’étalon noir » était un nom de code, et apparemment son père avait du mal à s’en souvenir…Tous deux se dirigèrent vers le fond, où se trouvaient des petites salles privées où ils pouvaient parler tranquillement.
Ils s’assirent sur les petits canapés en velours rouge. Kentaro parut perdre instantanément son état d’ébriété. Il dit d’un ton calme :

-Alors ?

-Sasaki Hideki est mort. Aujourd’hui à 4h du matin.

-Comment est-il mort ?

-J’ai utilisé mon pouvoir. Je ne pouvais pas avoir d’armes. Son immeuble est bien gardé, on est obligé de se faire fouiller pour y rentrer.

-Bien, bien…Pour l’instant, l’opération « étalon noir » est une réussite. Le directeur de Tsuba va bien finir par céder…

L’entreprise Tsuba était une entreprise informatique qui s’était implantée au beau milieu du territoire du clan Kamichiko. Ils avaient rénovés un immeuble désaffecté, qui servait autrefois pour séquestrer des personnes. Tous ceux qui s’implantaient dans la zone Kamichiko devaient leur reverser un dû. Mais Iega Takeshi, le directeur de l’entreprise, refusait de céder aux pressions des Yakuza. Le clan avait éliminé des employés subalternes en guise d’avertissement, mais le directeur n’avait fait que renforcer les mesures de sécurité. Sayuri venait donc d’éliminer Sasaki Hideki, un employé beaucoup plus important.
Maintenant, il ne restait plus qu’à attendre la réaction du directeur.
Sayuri se leva et salua son père.

-Je vais dormir. J’ai cours demain. Tiens-moi au courant de la suite des opérations.

-Selon la réaction de Iega, tu va peut-être devoir t’introduire dans l’entreprise en tant que stagiaire, ou quelque chose comme ça. Bonne nuit, mon ange.

-Bonne nuit, papa. Ne boit pas trop.

Elle sortit de la pièce.

La nuit était sombre, et la seule source de lumière était les lampadaires qui éclairait la ruelle. Zerowin longeait d'une démarche lente les palissades qui séparaient les jardins de la rue. Tantôt son visage était éclairé, tantôt il était happé par les parties ténébreuses du chemin. Au bout d'un certain moment, il vit une cabine téléphonique qui se dessinait dans l'obscurité. Il consulta sa montre. Vingt-trois heures cinquante-neuf et cinquante secondes.
A minuit, la cabine sonna. Il décrocha l'appareil. Une voix rauque et affolée résonna à ses oreilles.
-Laisse-tomber la mission, Zerowin, nous avons de bonnes raisons de croire qu'il es à tes trousses!
La voix s'évanouit, laissant place à un petit bip-bip agaçant. Le contact avait été aussi bref qu'explicite. Et le bruit d'un poubelle métallique qui tombait dans un coin sombre de la ruelle confirma les craintes de l'homme qui, une seconde plus tôt, se trouvait à l'autre bout du fil. Il sortit de la cabine, et vit une silhouette sombre avancer vers lui. Il écarquilla les yeux, surpris. Car les objets s'écartaient devant l'homme...
Le contractant qui avait échouer la mission de Zerowin deux jours plus tôt, et celui qu'il cragnait le plus, l'avait retrouvé.

Fury, l'Onde de Choc.

Capable de créer une onde dans l'air pour infliger des chocs comparables à des coups de poings renforcés en puissance, Zerowin fut rapidement le témoin de ses pouvoirs. Car il sentit une puissance comme une voiture le percutant s'écraser sur son corps, et il vola au dessus de la cabine téléphonique, vit un jardin parsemé de plantes qu'il aurait pu trouver charmantes, s'il conaissait ce sentiment, et alla traverser une baie vitrée. Une jeune adolescent qui travaillait sur son ordinateur regarda, affolé, celui qui venait de soigner son entrée dans son salon.

Déjà le mur de béton qui encerclait de jardin vola en morceaux.

Et Fury, l'Onde de Choc, apparut.

Sayuri marchait dans les rues illuminées de Tokyo, en direction de la villa de son père.
Elle s'était allumée une cigarette.
Son regard fut attiré par les néons provenant d'un vidéo club. Des dizaines de gens étaient à l'intérieur.
Sayuri s'étonna qu'ils soient si nombreux à cette heure ci. Elle regarda les prix plus que bas annoncés sur la vitrine. Elle fronça les sourcils.
Son père tenait quelques vidéo clubs, donc elle connaissait les prix. Celui devant ses yeux devait forcément être un sacré magouilleur...De plus, elle sentait que quelque chose clochait dans ce magasin, mais elle ne savait pas quoi.
Soudain, elle se souvint que quelqu'un du clan lui avait parlé de ce vidéo club : son père comptait y mettre la main dessus, bien qu'il ne soit pas situé dans leur territoire.
Elle jeta sa cigarette et l'écrasa de la pointe de son talon. Elle allait commencer les repérages.
Elle poussa la porte du magasin. Elle jeta un oeil dans les rayons. Il y avait une grande diversité de films. Cependant, elle ne vit pas de rayon consacré au porno.Il allait falloir remédier à ça si le clan parvenait à se l'accaparer...
La plupart des clients partirent. Sayuri se dirgiea vers le caissier, un jeune homme aux cheveux argentés.
Elle s'appuya sur le comptoir, aguicheuse, et planta ses yeux gris dans les yeux bleus.

-Salut, toi. Je cherche un certain genre de films, mais je n'en voit pas ici. C'est dommage, je pensait faire une affaire, vu les prix...

Elle fit un clin d'oeil au jeune homme. Sayuri sentit qu'elle le troublait.

-Je voulais aussi savoir...qui est le proprio du magasin? J'aimerai beaucoup parler affaires avec lui.

Mais le jeune homme eut à peine le temps de répondre que le portable de Sayuri sonna. Elle soupira, s'excusa, fouilla dans son sac et décrocha tout en sortant du magasin.

-Allo?

-Sayu, c'est Isao. Où es-tu?

Isao était un des hommes de main les plus important de Kentaro Kamichiko.
Il n'appelait la jeune fille qu'en cas d'urgence. Sayuri fronça les sourcils.

-E, ville, pas loin de la villa, pourquoi?

-Zerowin a un problème. Il a Fury a ses trousses. Ca fait la deuxième fois qu'il lui fait échouer sa mission.

-Quelle mission? Et qu'est-ce que tu veux que je fasse?

-Pour la mission, on t'en parlera plus tard. Là il faudrait que tu aille lui prêter main forte pour l'aider à s'échapper.

-Tu veux que j'aille sauver Zérowin? Il est assez fort pour s'en sortir tout seul!

-Sayu, il est vraiment en mauvaise posture, et tu es la seule assez près pour l'aider.

-Bon, je vais voir ce que je peux faire.

Sayuri n'avait accepté qu'à contre coeur. Isao lui indiqua l'endroit où se trouvait Zérowin.
La jeune s'y rendit le plus vite qu'elle put. Elle se retrouva dans le quartier des maisons individuelles, souvent entourées de jardins. Elle vit des poubelles et des objets jetés à terre.
Fury venait apparemment de passer par là...Soudain elle entendit des bruits de lutte, venant d'une maison.
La baie vitrée de la villa avait explosé. Les bruits venaient de l'étage. Soudain le plafond se déchira et Zérowin tomba devant Sayuri.


(HRP: Finalement j'ai réussi à trouver un PC^^)

Zerowin, au sol et le souffle coupé, regarda la silhouette plus que parfaite de Sayuri qui se dessinait à contrejour. Ou plutôt à contrelune, constata-t-il avec un rire intérieur.

"Je trouve encore le temps de rire des idioties alors que la mort vient de m'effleurer", pensa-t-il.

Il se leva et regarda les débris de la belle maison qui semblaient folâtrer ici et là dans le jardin défiguré. Au premier étage, Fury, l'Onde de Choc tel qu'on la nommait si souvent chez les yakuzas. Cette ombre destructrice tant redoutée leva la main et fit un geste des doigts. Le sourire carnassier sur les lèvres du contractant n'avait pas trompé Zerowin qui, rapide comme l'éclair, réagit et s'empara de Sayuri, laissant ses jambes s'exprimer en une course digne des plus grands athlètes. Déjà la palissade explosait devant lui, puis le trottoir après lui une fois qu'il s'était élancé dans la rue. Ses foulées étaient puissantes, et il sortit du quartier résidentiel et moins de dix minutes. A bout de souffle, il s'arrêta devant sa voiture, une simple Honda noire. Il fourra Sayuri à l'intérieur en lui précisant qu'elle devait garder sa tête baissée au cas où d'autres assassins apparaissaient. Il démarra le véhicule et fonça à tout allure en admirant dans son rétroviseur les maisons du coin qu'il venait de quitter voler en morceaux pour retomber sur les immeubles environnants. Puis il croisa le regard de Sayuri et devina qu'elle était en colère après lui pour lui avoir empêché d'utiliser son pouvoir, mais Zerowin savait bien mieux qu'aucun autre que le pouvoir de Fury ne pouvait être contré par deux contractants comme eux. Surtout si l'Onde de Choc les rattrapait avec son compagnon Rage "Raz-de-Marée". Zerowin avait entendu dire que celui-ci pouvait se transformer et eau et fusionner avec des océans entiers...

Puis un bloc de béton s'écrasa sur le pare-brise et fit s'envoler la voiture. Elle fit plusieurs tonneaux avant de traverser une vitrine de vidéo-club 24/24. La deuxième fois en une nuit! Bouillant de rage, Zerowin se dégagea de l'engin réduit à un tas de ferraille encombrant et extirpa Sayuri de l'habitacle. Elle le regarda intensément, et Zerowin put sentir entre eux ce contact fort, qui s'installait chaque fois qu'il se voyaient. Le lien, c'est ainsi qu'ils l'avaient tous les deux appelé. Ce courant que seul les contractants ressentaient et qui faisait qu'ils ne devenaient plus qu'un. Le contact mystique s'interrompit quand un garçon aux cheveux d'argent tendit sa main et que le hurlement de Fury parvint à leurs oreilles. Les yeux de Sayuri retrouvèrent leur froideur habituelle.

La nuit serait longue...

Zerowin prit la main du jeune garçon et sentit une intense migraine le saisir: il avait oublié de payer. Il cracha sur le sol, puis prit Sayuri, qui saignait de la jambe. Il savait que sa blessure ne lui permettrait pas de marcher, aussi, par respect pour le parton (et peut-être parce qu'il appréciait cette jeune femme?!?) , il se devait de lui venir en aide quelles que soit les circonstances. Il sortit de la boutique et fit signe au jeune homme.

-Dégage de là, ça va chauffer dans le coin.

L'autre lui adressa un regard interrogateur.

-Pas le temps de t'expliquer, il arrive.

Un immeuble explosa au loin. Il était déjà là?

-Petit! Viens là! Vite!

Et sans l'attendre, il s'élança de nouveau, en direction d'un passant sorti de sa voiture pour admirer le spectacle des immeuble désintégrés.

-J'ai besoin de votre voiture monsieur.

Sans lui laisser le temps de répondre, il grimpa sur le siège avant et allongea Sayuri à l'arrière en lui intimant de ne pas bouger. Le type aux cheveux gris s'assit à son côté. Il démarra et fila à toute allure. Il se dirigeait vers l'antre de Kinter, un contractant guérisseur. Il venait à pein de finir de calculer l'intinéraire quand le téléphone sonna.

-Zerowin!

-Patron?

-J'ai entendu dire que vous aviez des problèmes avec Fury, où est ma fille.

-Avec moi.

-Zerowin, tu dois aller voir Kinter, lui seul peut vous cacher! Ne les laisse pas faire du mal à ma fille!

-Ne vous en faites pas, il ne lui arrivera rien, j'y veille.

Il emprunta tous les itinéraires impraticables, roula en dehors des routes, puis déboucha dans les égouts. Il se sentait mal, et savait que son combat avec Fury n'avait pas été de tout repos, et qu'il s'évanouirait s'il ne trouvait pas Kinter. Heureusement, la silhouette obèse du guérisseur se traçait dans l'ombre et se dirigeait vers eux. Sayuri dans les bras et avec l'inconnu sur les talon, il fonça vers son seul espoir... Avant de perdre connaissance.

Sayuri était allongée sur un futon posé au sol, dans une pièce souterraine assez grande, mal éclairée, aux murs d’une couleur indéfinie, au milieu d’autres futons. Elle fulminait intérieurement, sentant à peine Kinter lui serrer son bandage à la jambe. Elle enrageait contre la manière dont avait tourné la soirée. Zérowin l’avait sauvée, certes, mais pour la conduire dans la vitrine du vidéo club qu’elle venait juste de visiter. Zérowin n’avait pas eu besoin de son aide, elle aurait très bien pu rentrer chez elle et dormir tranquillement. Et voilà qu’elle se retrouvait blessée à la jambe chez cet obèse aux mains baladeuses. Elle serra inconsciemment les poings.
Kinter dit précipitamment :

-Désolé, je suis obligé de serrer fort.

Sayuri leva mes yeux sur lui et marmonna :

-Non, c’est rien.

-Voilà, c’est fini.

Kinter se redressa. Sayuri tendit la main et prit une cigarette dans son sac. Kinter haussa les sourcils :

-Tu devrais pas fumer à ton âge, Sayuri.

-De quoi je me mêle ?

Kinter lui fit un sourire et sortit de la pièce. Sayuri le suivit d’un regard glacial. Cet homme était très gentil et serviable, mais sacrément pervers. Il profitait de chaque occasion pour toucher le corps des jeunes filles, dont Sayuri. Mais bon, elle s’en fichait pas mal.
En expirant de la fumée, elle jeta un regard autour d’elle. Zérowin était allongé sur un futon à coté d’elle, encore inconscient. Kinter avait pansé ses quelques plaies. Sayuri ne savait que penser de Zérowin. Parfois, quand elle le regardait, elle se sentait proche de lui, comme si quelque chose les unissait. Peut-être était-ce parce qu’ils étaient tout deux contractants…Elle tourna la tête et vit le jeune homme du vidéo club allongé sur un futon. Il détourna brusquement la tête, un peu rouge. Sayuri rit intérieurement. Elle avait bien remarqué la manière dont il la regardait : avec désir et crainte. Il faut dire qu’elle n’y avait pas été de main morte, quand elle lui avait parlé pour la première fois…
Elle tira sur sa cigarette puis se tourna vers lui.

-Moi c’est Sayuri, et toi ? Je suis vraiment désolée pour ta boutique, on paiera les réparations.

Elle sourit, se disant qu’il devait se poser bien des questions sur ce qu’il était en train de vivre depuis quelques heures. Elle se décida de lui donner quelques vagues explications.

-Celui qu’on fuyait, c’est Fury, surnommé l’Onde de choc. C’est un contractant. Tu as déjà entendu parlé des contractants ? Ce sont des gens qui ont des pouvoirs assez impressionnants. Mais ils ne se montrent que très peu…

Elle se tut. Elle se demandait si elle devait lui révéler qu’elle et Zéorwin étaient eux aussi contractants…


HRP: je suis de retour!!! Kid, laisse Cirdan répondre^^

Gayoku se posait pas mal de questions mais préférés les garder pour lui, certaine aurait pus être dérangeante, pour lui comme pour les inconnus s'étant encastré dans la vitrine du magasin.

"Je ne sais pas ce que mon prénom pourra vous apportez car je dois quand même retournez au magasin mais je m'appelle Gayoku"

Le jeune homme se redressa et se mit en position du lotus, il regarda d'un air un peu soumis la fille qui le fixé en face de lui, à la fois intimidé et apeuré.

"Je n'ai pratiquement plus entendu ce nom depuis longtemps, sa remonte vers mes 8 ans ou je mettais attiré des ennuis par des gosses de la rue, j'ai découvert seulement à ce moment la mon pouvoir de contractant grâce à l'un de ses enfants qui m'avait nommé ainsi, je trouvé aussi bizarre que certaine personne faisait des gestes étranges quand j'était proches d'eux"

Il détourna les yeux, avec un air un peu maladroit, il n'osait pas regarder Sayuri.

"Et vous, ou plutôt toi si tu me permet, tu est aussi une contractante ?"

Sayuri écarquilla ses yeux gris. Alors ce Gayoku était un contractant ! Soudain, des choses lui parurent plus claires, elle comprit ce qui clochait dans le vidéo club : il avait un pouvoir sur les illusions et pouvait ainsi manipuler les gens. Un rire s’échappa de sa gorge. Elle se tourna à nouveau vers Gayoku, qui devait sans doute la trouver de plus en plus bizarre.

-Tu es contractant ! J’aurai du m’en douter. Moi aussi je le suis, ainsi que Zérowin. Tu peux agir sur les illusions, non ? J’ai eu un doute quand je suis rentrée dans ta boutique, la première fois. Moi j’agis sur la matière. Je peux transformer les liquides en solides et les solides en liquides.

Ce jeune homme commençait à l’intéresser. Ses pouvoirs étaient non négligeables…Sayuri était amusée et impressionnée de la manière dont il s’en était servi pour son vidéo club. C’était une idée géniale qui méritait d’être exploitée. Elle devait trouver un moyen de le recruter dans le clan. Mais elle se doutait qu’il n’accepterait pas immédiatement : tout le monde sait qu’il est dangereux de fricoter avec les yakuza…Elle tenta pourtant sa chance :

-Gayoku, je suppose que tu te pose des questions sur Zérowin, Kinter et moi, sur Fury, sur ce qu’il nous arrive et le lien qu’il y a entre nous tous. Avec Zérowin et Kinter, nous faisons partit d’une organisation qui recrute beaucoup de contractants. Cela nous permet d’exploiter nos talents sans se cacher. Nous vivons presque sans limites.

Elle se leva avec agilité malgré son bandage et s’assit sur le futon de Gayoku, tout près de lui. Elle se regarda dans les yeux.

-Tu es un garçon très intéressant, Gayoku. Avec ton pouvoir, tu peux faire de grandes choses si tu l’exploite bien.

Elle décida de jouer franc-jeu. Après tout, les Yakuza n’ont rien à craindre de personne, vu qu’ils étaient soutenus par le gouvernement et les forces de police. Sayuri lui parlait de manière sensuelle, sans être ouvertement aguicheuse : il ne fallait pas effrayer le jeune garçon !

-Nous sommes des yakuza, le clan le plus influent de Tokyo. Ton pouvoir, ainsi que ton vidéo club seraient utiles au clan. Avec nous, tu ne serais plus obligé de cacher ton pouvoir. Par contre, je ne te cache pas qu’il y a des dangers ; tu as bien vu ce qui vient de nous arriver à cause de Fury. Mais tu ne seras pas immédiatement exposé au danger. Nous te laisserons le temps qu’il faudra pour t’acclimater.

Elle fit une pause, puis se rapprocha légèrement de lui.

-Si tu refuse, tu auras le droit de parler de nous à n’importe qui : les yakuza sont des organisations presque officielles soutenues par le gouvernement et la police, n’oublie jamais ça. Ce ne sont pas des menaces, mais sache que même si tu refuse, nous ne t’oublierons pas.

Elle s’éloigna légèrement de lui, le laissant réagir.

Mes poings sont sacrèment durs. Je crois qu'il a le crâne brisé. Ma peau est en métal. C'est ça un contractant?

Zerowin se réveilla en sursaut, encore effrayé par son peu de souvenir. Kinter l'observait intensément.

-Dis donc, toi, tu ferais mieux d'arrêter de te la jouer roi de la baston, j'en ai sacrément de te soigner tous les jours.

Zerowin se leva sans prêter attention à la remarque. Sayuri était debout non loin de là. Il s'approcha d'elle.

-Désolé si je t'ai fait perdre ton temps, tu vas bien?

Pas de réponse. Sacrément frustrant, comme sensation, mais il garda son visage impassible. Il savait qu'il devait dire quelque chose... Mais quoi?

-Crois-moi, ton père ne laissera jamais passer ça. (Il aperçut un paquet de cigarettes posé sur une table) Kintaro! Je peux prendre une clope?

Il n'attendit pas la réponse et alluma la bâtonnet avant de le porter à ses lèvres pour savourer la fumée entrant dans ses poumons.

"Je suis parfaitement détendu, pensa-t-il. Que Fury vienne me chercher!"

Sayuri s’était appuyée contre le mur, plongée dans ses pensées. Sa cigarette, qu’elle venait d’allumer, se consumait seule. Des foules de pensées se bousculait dans sa tête, si bien qu’elle n’entendit même pas Zérowin lui parler. Elle pensait à Gayoku : elle espérait qu’il se laisserait tenter par sa proposition, qu’il accepterait d’entrer dans le clan, ou juste de rendre quelques services. Ce garçon était tellement prometteur…Cependant, elle se doutait au fond d’elle qu’il dirait non. Il semblait trop gentil, trop doux, trop honnête pour faire partie de ce genre d’organisation, et pour accomplir des missions d’espionnage, de menace…et ne parlons même pas d’assassinat !
Pour Sayuri, le mensonge et le meurtre étaient monnaie courante, ils avaient toujours fait partie intégrante de sa vie. En tant que contractante, elle ne ressentait que peu d’émotions, donc pas d’état d’âme. Elle pensait qu’il en était de même pour tous les contractants ; il suffisait de regarder Fury, Kinter, et même Zérowin…Mais ce Gayoku était différent ; si elle n’avait pas eu la preuve de ses pouvoirs, Sayuri n’aurait jamais cru qu’il était contractant. Il semblait si normal…
Elle se demanda soudain si c’était une bonne chose qu’elle l’entraîne dans l’univers des yakuza. Peut-être allait-elle briser une vie, ou alors allait-elle enlever chez ce garçon tout ce qu’il avait de bon en lui ?
La deuxième phrase de Zérowin la tira de son introspection. Tous ses sentiments de doute et de culpabilité s’effacèrent aussitôt, elle redevint une contractante presque dénuée d’émotion. Elle tira sur sa cigarette presque consumée, puis répondit :

-Mon père…qu’est-ce que tu veux qu’il fasse contre Fury ? C’est pas la première fois qu’il nous pose des problèmes. Et maintenant Rage s’y met aussi…

Elle écrasa sa cigarette et se planta juste devant Zérowin.

-Il y a des choses dont je ne suis pas au courant, Zérowin. Quelle est ta fameuse mission que Fury fait foirer à chaque fois ? Et d’ailleurs, qu’est-ce que Fury et Rage ont contre nous ? Ou contre toi ? Peut-être que mon père n’a pas jugé bon m’en informer, mais maintenant je me sens aussi concernée. Alors répond-moi. S’il te plaît.

Elle le regarda dans les yeux, cherchant à établir le « lien » qui était entre eux. Ce lien la troublait fortement. Elle n’aimait pas spécialement être aussi liée à quelqu’un, son instinct d’indépendance était trop fort. Mais cette sensation d’unité, de communion était loin d’être désagréable…Pour cette raison, elle essayait d’éviter le plus possible la compagnie de Zérowin. Mais elle la recherchait aussi inconsciemment…
Sayuri chassa ses pensées et se força à rester impassible, attendant les explications de Zérowin.

Le regard prit cette teinte argentée, incarnation d'un sensation indéfinissable. La tension montait, et il frissona malgré lui.

-Ton père, aprés tout les services que je lui ai rendus, m'a donné la permission d'aller chercher des documents sur mes parents. On dirait que Fury ne veut pas en entendre parler. Mais il est hors de question que j'abandonne.

Il n'en dit pas plus, il préférait d'ailleurs que Sayuri n'en sache pas plus sur lui.

Il y a des secrets qu'il faut savoir garder, avait declaré autrefois la sombre silhouette de ses souvenirs. Ce salopard. Son père? Le général? Un autre souvenir vint s'imiscer dans son esprit. Une voix. La sienne. Qu'est-ce que ça peut te foutre, que je sois à tes ordres ou pas? Je l'ai tué! J'ai fait tout ce que tu voulais! Puis elle devint plus froide. Tu dois honorer ta part du contrat. Zerowin ne parvint pas à masquer sa migraine, et il poussa un gémissement.

Le gamin aux cheveux argentés le regardait. Bon Dieu, cette tignasse...

Il détourna les yeux, comme intimidé.

"Bon je suis désolé mais je n'ai pas que sa à faire, je ne dis pas que cela est bien trop farfelue pour moi mais je serait plus un poids qu'autre chose"

Gayoku se leva après avoir écouté d'une oreille désintéressé leur conversation se leva, prit ses affaires, Il regarda le guérisseur en face de lui, Il le détourna, il y avait une forte odeur de tabac dans les environs, mais cela ne lui faisait rien, il fini par sortir de l'endroit ou tout ce petit monde ce trouvé et rentra tardivement chez lui, marchant sans éprouvez de sentiment quelconque, même pas un petit peu d'agacement pour la boutique détruite.

Une fois sur le pallier de la porte il finit par se rendre compte que la rue était bien silencieuse, il faisait nuit mais normalement il y avait toujours des gens dans le coin, en enfonçant la clé dans la serrure c'est la qu'il remarqua le problème, généralement la porte était fermée et personne ne rentrerais plus tôt, il finit par ouvrir la porte, il n'y avait rien d'allumer, mais on pouvait sentir une présence, il entra, referma la porte, on pouvait voir un peu dans la pénombre, il se dirigea vers le salon à sa gauche, il alluma l'interrupteur, la il découvrit son père, sa mère et son petit frère de 11 ans ligoté et bâillonné, un homme en noir et lunette noir, avec une arme à feu collé sur la tempe de chacun, une femme vint à sortir de la cuisine se trouvant à la pièce adjacente.

"Et bah, on peut dire que tu nous à donné du fil à retordre, déjà que tu ne confesse à personne tes capacités, et en plus tu caches bien tes ondes, enfin nous t'avons trouvé, tu sait que tu attires la convoitise de notre patron, ton pouvoir n'est pas à négligé, enfin tu devrais l'utiliser un peu moins dans ton vidéo club et plus pour une cause juste"

Gayoku ne put aligner deux mots, malgré ce qui arrivait il restait impassible, même si intérieurement il n'avait qu'une envie, sortir en vie les membres de sa famille.

"Je n'aurais qu'un ordre à te donné, si tu répond par la négative tu me verras obligé d'utiliser la manière forte, vient avec nous"

Gayoku répondit par la négative, il se vit éjecter contre le mur sans comprendre pourquoi ni comment, il cracha une gerbe de sang, ses pied se décollèrent du sol et son corps flotté dans les airs.

"Je réitère mon ordre, vient avec nous"

"Non"

La jeune femme claqua des doigts, aucun bruit ne se fit entendre mais le corps de son père vint à s'étaler sur le sol, mort d'une balle à la tête.

"Alors"

Il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit quand suivit le corps de sa mère après celui de son père, une larme vint à couler sur sa joue.

"Trop lent, allez je vais être gentille, ton frère survivra, seulement si tu accepte, il est bien trop jeune pour mourir"

Sayuri était prostrée sur un futon, toujours dans l’antre de Kinter. Gayoku avait refusé, et il était partit. Sans même réfléchir, Sayuri avait immédiatement appelé son père. Elle lui avait dit tout ce qu’elle savait sur le garçon. Il l’avait remercié, en lui disant qu’il allait envoyer Goro et Chieko, qui était contractante. Il avait raccroché.
Sayuri était restée immobile quelques instants. Dans sa tête résonnaient les deux noms que son père avait prononcés : Goro et Chieko. Soudain, Sayuri réalisa les conséquences de son appel irréfléchi : elle venait d’exposer Gayoku à des souffrances certaines.
Elle s’était assise sur le futon, plus morte que vivante. Elle venait de détruire une vie. Pour la première fois de sa vie, elle ressentit des remords. La cause du clan ne lui semblait plus si essentielle, désormais…Pendant de longues minutes, elle ressassa ces noires pensées. Kinter et Zérowin tentèrent de lui parler, mais elle ne réagissait pas.
Soudain, elle se leva brusquement et se dirigea vers la sortie. Elle lança à un des deux hommes, qui tentait de la retenir :

-Je vais chez Gayoku.

Elle sortit et entra dans la voiture empruntée par Zérowin plus tôt dans la soirée. Heureusement, les clés étaient sur le contact. Elle n’avait pas son permis, mais elle savait parfaitement conduire. Elle fit rugir le moteur et démarra en trombe. Quelques secondes plus tard, elle appela Hebi, l’informateur de son père.

-Hebi, c’est Sayuri. Je voudrais savoir l’adresse d’un certains Gayoku, chez qui viennent de se rendre Chieko et Goro.

-Je te trouve ça tout de suite. Il y a un problème ?

-Non, pas du tout. J’ai juste besoin de me rendre sur place.

En quelques secondes, il lui donna l’adresse, et Sayuri se dirigea en trombe vers la maison de Gayoku.
Quand elle arriva, elle sentit que s’était trop tard. Elle entra dans la maison, et déboula sur la scène sanglante. Un homme et une femme étaient étendus par terre, gisant dans une mare de sang. Un petit garçon ligoté sanglotait. Gayoku était plaqué contre le mur, le visage en sang. Sayuri détourna le regard, de peur de croiser le sien.
Chieko la regarda, perplexe.

-Sayu, qu’est-ce que tu fais là ? Tu viens vérifier si on fait un bon boulot ?

La femme n’eut pas le temps de finir sa phrase que Sayuri lui avait décroché un violent coup de pied dans la mâchoire. Celle-ci se brisa dans un claquement horrible. Goro tira sur Sayuri, mais celle-ci évita sans problème la balle. En un mouvement fluide, elle saisit la tête de l’homme entre ses mains et la fit brusquement pivoter. Sa nuque se brisa sur le coup.
Elle se tourna vers Gayoku. Celui-ci s’était écroulé au sol. Sayuri l’aida à se redresser à s’assoir contre le mur. Elle ne lui dit rien. A quoi bon, cela ne servirait à rien. Elle était inexcusable.
Elle libéra ensuite le petit frère, qui se jeta dans les bras de Gayoku. Sayuri ne fut même pas émue par la scène. Elle dit d’un ton pressant :

-Venez dans la voiture avant que quelqu’un n’arrive.

La jeune fille réfléchissait maintenant à comment se sortir de là. Elle venait de tuer deux membres de son clan. C’était une faute impardonnable. Elle devait absolument mettre le meurtre sur le dos de quelqu’un d’autre.
Un plan un peu tordu commença à naître dans sa tête. Pendant que Chieko et Goro exécutaient leur travail, Fury était passé par là et les avait tués, car il avait un mystérieux intérêt pour Gayoku. Sayuri, qui avait eu vent des déplacements de Fury, avait accouru et sauvé les deux garçons de justesse.
C’était abracadabrant, mais ça pouvait marcher. Après tout, elle n’avait pas vraiment d’autres solutions.

"J'espère que tu portait des gants, parce que pour tuer des personnes qui connaissaient ton nom comme si vous vous connaissez depuis longtemps, il en faut du courage"

Gayoku avait touché juste, il se fichait qu'elle fassent parti de la même compagnie que ceux qui ont tués ces parents, une simple larme coula sur sa joue, son frère lui pleurai en silence, avec quelque gémissement, il serrait fort son grand frère rien n'aurait pu le faire lâcher, Gayoku mit sa main droite sur la tête de son frère et sa main gauche dans le dos de ce dernier et le serra encore plus fort, le dernier membre cher à son cœur, le dernier à être en vie.

La voiture roulé, le jeune homme se fichait d'où ils allaient, tant que son frère vivrait, c'était sa la seule chose importante à ces yeux pour l'instant, Sayuri n'affichait ni tristesse, ni joie, étant mutant comme lui leur émotion s'exprimait moins, voila que Goku venait de s'endormir dans les bras de son frère, ce dernier déposa un baiser rassurant sur le front de son frère, Gayoku adoré son frère, toujours vivace et plein d'energie, une vrai petite pile, le soir quand les parents dormait encore, Goku rejoignais son frère dans son lit, rien que pour le taquiner, ce dernier ayant conscience que ces parents dormais attendait que son frère reparte, ou qu'il s'endorment, il n'était pas rare de le voir s'endormir en serrant son frère, mais ce soir il devait être tellement abattu qu'il n'avait pas résisté au sommeil.

Tout ce que Gayoku espéré c'était que Goku ne soit pas traumatisé par ce qui, venait d'arriver, qu'il garderait sa joie de vivre et qu'il continuerais à l'embêter nuit et jour, même s'il était majeur il ne savait pas s'il pourrait garder son petit frère auprès de lui, il l'espérait en tout cas.

Sayuri quitta la route principale pour aller se garer sous un pont. Elle prit son téléphone, tout en jetant des regards aux deux garçons à travers le rétroviseur, et appela son père. Il décrocha, et elle commença, d’une voix précipitée :

-Papa, c’est Sayu. On a un gros problème. Chieko et Goro sont morts.

-Quoi ?

Son père avait posé cette simple question d’une voix calme. Jamais il ne perdait son sang-froid. Sayuri continua :

-C’est…c’est Fury. J’ai réussi à sauver Gayoku et son frère, mais je ne sais pas si l’Onde de Choc est toujours à nos trousses.

-Qu’est-ce que tu faisais là-bas ?

-Je t’expliquerai.

-Rentre à la villa. Prend l’itinéraire D. Je vais de suite y poster des hommes. Ils nous diront si vous êtes suivis ou pas. Sois prudente, mon ange.

Sayuri raccrocha. Elle soupira. Pour l’instant tout se passait comme prévu. Elle jeta un regard aux deux garçons, puis démarra.
Elle ne se dirigea pas immédiatement vers la villa. Elle retournait d’abord chez Kinter. Arrivée au bon endroit, elle se gara. Elle allait sortir, mais elle se rassit, puis se tourna lentement vers Gayoku. Elle le regarda droit dans les yeux. Elle parvint à rester impassible.

-Je sais que tu ne me pardonneras jamais. C’est de ma faute si tes parents sont morts. Je comprendrai si tu démentais le mensonge que je suis en train de monter pour sauver ma peau. Tu tiens ma vie entre tes mains. Mais ta vie est liée à la mienne, ainsi que celle de ton frère. Même si tu me discrédite, les Yakuza ne te laisseront jamais en paix. Et si je ne suis plus là, tu n’aura plus personne pour te protéger.

Elle s’interrompit, puis reprit :

-Sache que si tu accepte de témoigner en ma faveur, je te protègerai, toi et ton frère. Pour me repentir de ce que j’ai fait. Réfléchit bien à ça, s’il te plaît. Je reviens dans pas longtemps.

Elle sortit de la voiture et entra en courant dans l’antre de Kinter. Elle soupira de soulagement : Zérowin était encore là. Elle salua brièvement Kinter et prit l’ancien soldat à part. A voix basse, elle lui raconta rapidement tout ce qu’il s’était passé.

-Zérowin, j’ai besoin que tu me rendes un grand service. Je t’en serais éternellement reconnaissante. Il faut que tu dises que c’est toi qui m’as dit que Fury était dans le secteur de Gayoku, et que c’est pour ça que je me suis précipitée chez lui. Il faut que tu sois témoin, en quelque sorte.

Sayuri se tut. Son cœur battait à tout rompre, comme jamais il ne l’avait fait. Pour la première fois de sa vie, elle ressentait une peur intense. Celle de perdre sa vie.

Et alors? Elle est comment, l'Onde?

La question était tombé d'un coup, brisant le silence puant des égouts où vivait Kinter.
-Quoi? demanda Zerowin, encore pensif.
-Je t'ai demandé comment était l'autre glandu qui vous a poursuivi, toi et la petite.
-Il est... fou furieux. Je ne l'ai pas bien vu, une silhouette, simpkement. Mais je sais qu'il a des dents super pointues. On dirait qu'elles sont taillées.
-Et... L'autre? risqua Kinter avec un frisson.
-Rage? Je ne l'ai pas vue. Pas cette fois, du moins.
Kinter leva un sourcil.
-Et tu préfères ne jamais la revoir, je suppose?
-Bingo. C'est le genre de femme qui te fout pas la paix tant que t'es pas mort.
-Le Tsunami, comme on l'appelle... Mais...
-Quoi?
Un sourire carnassier tira le visage du gros infirmier.
-Ôtes-moi d'un doute. Tu l'as embrassée, non?
Zerowin soupira.
-C'était pour la faire taire, que ce soit clair.
-Oui, oui. je connais la chanson. Elle hurle, et il y a des trombes d'eau qui t'écrase la gueule, on sait. Mais... T'es sûr que...?
-Kinter.
-Quoi?
Le regard de Zerowin devenait chaud comme la braise, sa main, devenue acier, se posa sur le poignet de Kinter et le serra jusqu'à faire craquer l'os.
-On ne parle plus de ça, dit-il en lâchant son médecin.
Sayuri débarqua, haletante, et lui raconta une histoire de fou, puis elle lui demanda un service.
-Ne t'en fais pas, j'ai tout vu, et Fury à tué nos potes, compris?
Sayuri sourit avant de l'entrainer vers la sortie. En partant, Zerowin interpella Kinter.
-Appelle Zeorway. Dis-lui ce qui se passe, il nous aidera.
-Je ne sais pas si ton frère et le plus qualifiée pour ce genre de...
Ils étaient déjà partis.

Sayuri conduisait la voiture en direction de la villa de son père, selon un l’itinéraire prévu pour les filatures. Son cœur battait à tout rompre. Gayoku ne lui avait pas fait part de sa décision. Elle avait encore une chance sur deux d’être condamnée à mort. Par son propre père. Seule la présence calme de Zérowin à ses côtés lui donnait du courage et lui permettait de garder son visage imperturbable.
Ils arrivèrent enfin à la villa. Ils furent accueillis par Kentaro, qui pour une fois avait l’air inquiet. Sayuri descendit de la voiture, et tous deux s’étreignirent dans un même mouvement. Il recula pour mieux la regarder.

-Tu n’as rien, mon ange ?

-Non, papa. Ne t’inquiète pas.

Son père lui fit un petit sourire, toute inquiétude s’évanouit, et il reprit enfin son masque de chef de bande. Il fit signe à cinq hommes vêtus de noir.

-Montez la garde autour de la villa jusqu’à demain matin. Si ne serais-ce qu’un chat arrive à pénétré dans ma demeure, je vous étriperais de mes propres mains.

Les hommes hochèrent imperceptiblement la tête ; ils ne doutaient pas de la véracité des paroles de leur maître. Ce dernier tuait lui-même les infidèles au clan, et prenait parfois part aux interrogatoires musclés.
Kentaro fit signe à tous les occupants de la voiture d’entrer. Sayuri aida Gayoku à sortir son frère de la voiture, mais le jeune homme insista pour le porter tout seul.
Kentaro les reçu dans un grand salon très moderne, quasiment dénué de couleur. Sayuri, Zérowin et Gayoku s’assirent sur un canapé couvert de velours blanc. Trois fauteuils leur faisait face. Kentaro s’assit sur celui du milieu. Les deux autres étaient déjà occupés avant leur arrivée.
A la droite de Kentaro se tenait Isao, son bras droit. C’était un homme très grand à la musculature impressionnante. Cependant, il était plus âgé que Kentaro : ses longs cheveux étaient gris acier, et tiré en queue de cheval. Une impressionnante cicatrice parcourait sa joue. Il était vêtu d’un costume noir très sobre. Ses yeux bleus parcoururent les nouveaux venus. Sayuri savait qu’il était impressionnant, mais cette apparence cachait un homme sympathique et drôle. Mais là, il n’avait pas l’air d’avoir envie de rire.
A la gauche de Kentaro se tenait une femme d’âge mûr, Ayumi. Elle avait une quarantaine d’années. Elle était grande et très mince, à la limite de la maigreur, elle n’avait aucune forme. Ses cheveux d’un noir brillant étaient retenus par une longue tresse qui lui arrivait à la taille. Son visage fin, presque émacié, était encore beau, malgré les quelques rides qui lui bordaient les yeux et la bouche. Ses yeux étaient aussi noirs que ses cheveux. Elle portait un tailleur gris et une jupe très sobre.
Elle et Sayuri se fusillèrent du regard. Elles s’étaient toujours détestées. Mais par respect pour Kentaro, elles ne le montraient pas. En plus, Sayuri savait qu’Ayumi était encore plus dangereuse qu’elle en avait l’air : elle maîtrisait le kung-fu et les armes blanches à la perfection. C’était d’ailleurs elle qui avait tout appris à Sayuri. Celle-ci devait au moins reconnaître qu’elle était bon professeur.
Sayuri reprit entièrement le contrôle d’elle-même ; face à elle, se tenaient les trois personnes les plus puissantes et les plus dangereuses du clan. Et le pire, c’était qu’ils n’étaient même pas contractants. Sayuri n’osait imaginer la puissance qu’ils auraient eut alors…
Un néophyte comme Gayoku devait se demander comment Kentaro pouvait imposer sa volonté à des personnes telles qu’Isao et Ayumi. Mais Sayuri savait que son père était beaucoup plus dangereux que ses acolytes : il avait la force physique, la volonté, l’intelligence, la ruse, et l’argent. Et la cruauté. Parfois, Sayuri elle-même craignait son père.
Kentaro s’adresse à elle :

-Raconte-moi ce qu’il s’est passé, Sayuri.

Celle-ci obéit. Elle raconta l’histoire qu’elle avait prévue avec Zérowin. Elle savait que son père et Isao ne remettrait jamais sa parole en doute. Mais il n’en serait pas de même avec Ayumi…
D’ailleurs, dès que la jeune fille eut fini, elle demanda :

-Puis-je savoir comme Zérowin peut savoir où se trouve Fury ?

Sayuri se tourna vers Zérowin. C’était maintenant à lui de raconter sa version de l’histoire. Ensuite viendrai le tour de Gayoku.

Le regard noir d'Ayumi était fixé sur Zerowin, qui demeurait imperturbable. Il sortit son portable Samsung de sa poche, tritura quelque boutons, et le montre à tous comme un magicien prouve que son chapeau est vide et sans double-fond. Sur l'écran était affiché une carte de la ville, et un petit point rouge s'y mouvait et émettant un bip-bip agaçant.
-C'est collé à sa nuque, je le lui ai mis quand il m'a attaqué. Vous saviez qu'il m'avait attaqué?
Il n'attendit pas la réponse et étaignit son portable, jetant discrétement un clin d'oeil à Sayuri. Il avait jeté son émetteur GPS sur une voiture pendant qu'ils faisaient route vers la villa. Evidemment, tout le clan voudrait lui piquer son portable pour poursuivre Fury, mais il dirait quand ils rentreront bredouille qu'il avait du apercevoir l'émetteur et l'avait jeté quelque part.
Ayumi l'observait toujours, impassible.
-J'ai tout vu, renchérit Zerowin. Je suis arrivé alors que ça se terminait. J'ai vu Fury qui prenait la tête de Chieko dans une main et qui...
Il souffle un "pfff" en serrant se mains l'une contre l'autre, pour dégouter son auditoire.
-Et Goro? demanda Isao.
-Lui, il était déjà mort quand je suis arrivé, pas vrai Sayuri? Il y avait du sang partout, hein? Et Goro, il était assis contre le mur avec un gros trou en forme de main à l'endroit du coeur, on voyait le papier peint à fleurs roses à travers.
-Et il ne vous a rien fait? s'étonna Kentaro.
Zerowin hésita puis bafouilla avant de trouver une explication.
-Je lui ai foutu un coup et il est tombé par la fenêtre.
Tout les regards étaient braqués sur lui, celui des trois mafieux, dubitatifs, celui de Gayoku, vide, et celui de Sayuri, aterrée par l'invraisemblance de l'histoire. Et si c'était possible, Zerowin aurait son propre regard braqué sur lui même.
Mais pour l'instant, il louchait à force d'essayer.

Sayuri s’efforça de rester impassible. Elle n’allait pas laisser Zérowin tout gâcher en une phrase ! Elle renchérit immédiatement, de façon si convaincante qu’on ne pouvait pas ne pas la croire :

-Zérowin a prit Fury par surprise. Il était en train de tuer Chieko quand Zérowin a surgit et lui a donné un coup de pied. Quand nous sommes sortis en catastrophe, il était à moitié inconscient, il avait du mal à se relever.

Ayumi haussa un sourcil. Sayuri savait qu’elle ne la croyait pas du tout. Mais il n’en était pas de même pour son père et Isao. Mais à sa grande surprise, ce fut son père qui posa la question suivante :

-S’il était assommé, pourquoi ne pas l’avoir achevé ?

Sayuri répondit instantanément :

-Papa, tu connais Fury. Il n’était pas tout à fait inconscient, il était déjà en train de se relever. On ne voulait pas prendre de risque supplémentaire.

Kentaro acquiesça. Sayuri put lire dans ses yeux qu’il approuvait la décision qu’elle avait soi-disant prise.
Ayumi regarda le chef du clan, et fronça les sourcils. Elle s’exclama, en désignant Sayuri :

-Kentaro, comment peux-tu la croire ! Cette histoire est à dormir debout ! Tu ne trouve pas ça louche qu’elle nous demande de nous occuper de Gayoku, et puis que quelques temps après elle débarque ici avec lui, avec deux morts sur les bras ?!

Kentaro regarda Ayumi, impassible. Au bout de quelques instants, il prit enfin la parole :

-Ayumi, sache que je fais plus confiance en ma fille qu’en toi. Sa parole est sacrée. Mais ne crois pas qu’elle bénéficie d’un traitement de faveur ; elle sait que si elle me ment ou me trahit, elle en paiera le prix comme les autres.

Sayuri ne baissa pas les yeux, elle ne réagit pas : elle le savait déjà. Son père continua :

-Avant de t’emporter et de crier au mensonge, écoute donc la version de Gayoku. Lui seul nous dira qui a raison.

Tous les gens présents se tournèrent vers le garçon.

-Eh merde! Va falloir que j'explose un mur! se plaignit Zerowin en sortant dans le jardin. Bon, à part ça tout s'est bien passé.
Zerowin loucha de nouveau.
-Enfin presque tout, bon faut que j'arrive à me débarrasser de ce truc. Sayuri, ton père veut que je t'accompagne chez toi. Tu viens?
Ils firent le chemin côté à cote, empruntant un chemin piéton qui passait à côté des canaux. Zerowin regardait l'eau qui lui laçait rageusement son reflet, Sayuri restait silencieuse et Gayoku, qui comme convenu, devait aller dormir chez elle avec son frère, restait silencieux.
-On est arrivés, dit doucement Zerowin alors qu'ils s'arrêtaient devant la petite maison de Sayuri. Bon, j'y vais, je te dis à demain.
Il repartit sans attendre de réponse. Alors qu'il était en train d'observer le courent d'eau qui restait nsensible à sa solitude nocturne, le téléphone sonna. Zerowin décrocha et entendit Kinter à l'autre bout du fil:
-Zerowin?
-Ouais.
-J'ai appelé ton frère, il va surveiller la maison de Sayuri pour cette nuit. Dis tu es sûr que...?
-Mais oui, il est le plus qualifié pour ce genre de choses.
-Ouais, bon, okay mais...il est un peu... Bon, peut importe, allez à plus!
La communication s'arrêta et Zerowin regarda de nouveau cette eau qui le fascinait. Ce mouvement fluide, impassible, nonchalant, hypnotisant...
Un murmure se fit entendre, comme porté par le vent, et l'eau se troubla. Zerowin connaissait ce murmure, cette voix cristalline. L'eau lui gicla à la figure si violemment qu'il fut projeté au sol.
Une femme souriante s'approcha de lui, et Zerowin ne put s'empêcher de hurler toute la terreur qui montait en lui.
-RAGE!

Sayuri vivait dans une petite maison, juste à coté de la villa de son père. Son architecture mêlait ancienneté et modernité. Son père voulait qu’elle ait des domestiques, mais elle avait toujours refusé. Elle préférait garder sa solitude et son indépendance.
Elle emmena Gayoku et Goku dans la chambre d’ami, à l’étage, qui comportait deux grands lits confortables. Dans l’armoire, il y avait quelques affaires à son père. Sayuri les montra à Gayoku.

-Demain, tu pourras utiliser ces affaires là, en attendant qu’on t’en trouve d’autres. Tu poseras tes vêtements et ceux de ton frère dans la salle de bain, je les laverai demain. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis dans la chambre d’en face.

Elle se dirigea vers la porte, puis se retourna.

-Merci.

Elle sortit.
Sayuri entra dans sa chambre. Elle était très sobre et d’un style ancien. Les décorations étaient des estampes datant de l’ère Edo. Un magnifique katana reposait sur un mur. Elle se dirigea vers son armoire et sortit un futon, qu’elle déroula par terre. Elle se déshabilla et se glissa nue dans les couvertures. Le matin commençait déjà à se lever.
Au bout de quelques minutes, elle entendit un bruit, à l’extérieur de sa maison. Elle tendit l’oreille : quelqu’un était en train d’escalader le mur. Surprise, elle se leva, enfila un kimono bleu lui arrivant à mi-cuisses et saisit son revolver.
Le bruit se rapprochait. Sayuri se plaqua contre le mur, près de la fenêtre, son arme pointée vers celle-ci. La fenêtre s’ouvrit depuis l’extérieur, et une silhouette se glissa dans la chambre, se dirigeant vers le futon.
Sayuri soupira et baissa son arme.

-Zéorway, qu’est-ce que tu fous ?

La silhouette sursauta et se tourna vers elle. Même dans l’obscurité, Sayuri savait qu’il souriait. Elle alluma la lumière, et son impression se confirma.
Zéorway ressemblait beaucoup à son petit frère, même s’il était un peu plus mince et petit que Zérowin. Il avait les mêmes yeux marron, les mêmes cheveux noirs. Sayuri le connaissait un peu mieux que Zérowin, vu qu’il avait pris contact avec le clan avant lui. Il était beaucoup plus calme que Zérowin, et surtout il était d’une nature charmeuse. Il était prêt presque à tout pour satisfaire ses désirs avec une jolie jeune femme. Il avait fait beaucoup d’avances à Sayuri, et celle-ci avait cédé une fois : elle devait reconnaître malgré elle qu’il était un bon amant. Malgré sa personnalité éclatante et un peu orgueilleuse, il savait disparaître dans l’ombre quand il le fallait. Sayuri savait qu’il était contractant, mais elle ne savait pas en quoi consistait son pouvoir ; d’ailleurs, presque personne ne le savait.
Zéorway regardait Sayuri avec des yeux amusés :

-Zut, j’ai raté mon coup. J’espérais voir encore une fois ton corps magnifique…Je suis déçu de voir que tu as eu le temps de t’habiller.

-Ca ne me dit pas vraiment pourquoi tu es là.

-Bon, j’avoue, Kinter m’a demandé de surveiller ta maison, sur les ordres de mon frangin.

Sayuri soupira. Elle avait horreur de se faire surveiller.

-C’est très gentil de ta part d’avoir accepté, Zéorway. Mais il me semble que c’est ma maison que tu dois garder, et pas mon « corps magnifique ».

-Il faut bien que ce travail ait un coté agréable.

Il s’approcha d’elle et la saisit doucement par la taille. Il se pencha vers son oreille et murmura :

-Je n’arrive pas à oublier la nuit qu’on a passé ensemble.

Sayuri eut un petit sourire et répliqua :

-Ah bon ? Quelle nuit ?

Zéorway eut un petit rire et l’embrassa dans le cou. Sayuri sourit et se dégagea doucement.

-Ecoute, c’est le petit matin, et je n’ai pas encore dormi. Je ne pourrais pas t’apprécier à ta juste valeur. On verra une autre fois. Et puis si t’es là, c’est pour surveiller la maison. Fury et Rage sont peut-être dans le coin, et je n’ai pas envie de me faire surprendre dans mon lit que ce soit dans tes bras ou dans mon sommeil. En plus, il faut veiller à ce que Gayoku et son frère ne s’échappent pas. On se distraira une autre fois.

Sayuri lui déposa un baiser sur ses lèvres et se recula. Zéorway prit un air faussement désespéré :

-Bon, je vais devoir prendre mon terrible mal en patience et t’obéir.

Il fit une révérence, et se dirigea vers la fenêtre. Au passage, il vola un baiser à Sayuri et il redescendit à l’extérieur.
Sayuri poussa un soupir. Elle était véritablement épuisée. Elle enleva son kimono et se blottit dans ses couvertures.