Reprise d'obsession

Citation :

Bien qu’il fût encore dans l’ascenseur, Adam avait senti l’odeur de Dénève bien avant que les portes ne s’ouvrent sur son appartement. Une pensée rassurante lui traversa l’esprit en sentant son odeur alors qu’il était plongé dans un flot continu de colère envers ses agresseurs et le pseudo complot qui entourait toute cette affaire. Pénétrant comme à son habitude dans les ténèbres rassurante de son domaine, il retira sa veste et sa lame pour l’accrocher au porte-manteau de l’entrée, celui à coté duquel se trouvait Dénève. Il ne fit pas attention à la jeune fille dans un premier temps, affichant comme à son habitude son air indifférant et hautain. Il était revenu comme au premier jour, si fier de lui vraisemblablement, passant à coté de la jeune Dénève en lui lançant un simple regard.

Au moment où celle-ci se retourna pour le suivre du regard, il disparut telle une ombre parmi les ombres. Dénève scruta la pièce pour le trouver mais en vain, lorsqu’Adam voulait disparaitre, il était presque impossible de le trouver, on ne pouvait que « sentir » sa présence de temps en temps. Lorsqu’elle abandonna ses recherches au bout de quelques secondes, deux bras s’enroulèrent autour de sa taille et son cou. De toute évidence, Adam venait d’apparaitre dans son dos, la tête se posant délicatement sur les épaules de la jeune fille, il la serra contre lui sans dire un mot. Ses mains et son corps était froid, à cause de sa condition de « vampire » mais aussi par la fraicheur de la nuit. Contrairement à Dénève qui dégageait une douce chaleur dont il ne se gênait pas pour en profiter.

Adam alla glisser ses doigts sur les lèvres de la jeune fille, ressentant son souffle chaud sur ses mains, il les caressait doucement, une manière subtile pour lui faire comprendre que les mots n’étaient pas nécessaires à ce moment là. Il redressa la tête pour humer le parfum de la jeune fille puis soupira doucement à son oreille avant de venir blottir son visage dans le creux de son coup, l’attirant avec lui contre le mur pour se fixer un moment sans bouger. A cet instant, Adam profitait juste de la présence de la jeune fille dont on l’avait privé pour un moment, il ne pensait pas que ces « sensations » lui aurait autant manqué. Sentir la fragilité d’un corps de jeune fille contre le sien, s’imprégner de sa chaleur et profiter de l’embarra que cela provoque, une douceur aussi agréable que le gout du sang. Adam se rendait compte alors à travers elle, qu’il n’avait pas fait que vampiriser le sang de ses victimes mais aussi leurs sentiments… car après tout, ce n’était qu’un corps mort sans âme.

Un léger sourire se dessina sur ses lèvres à l’aperçut de cette ironie qu’il venait de découvrir, son étreinte sur la jeune fille se relâcha alors que ses bras glissaient lentement sur le corps de la jeune Dénève pour la libérer.

Cela lui avait semblé une éternité, qu'il ne l'avait pas touché. Elle se souvenait de quand elle le nourrissait, son poignet contre ses lèvres glacés, le forçant à boire, mais ici ce n'était pas le même contact. Il l'enlaçait, dans ses bras froid, elle se sentait comme enveloppée d'un manteau de neige qui avec indifférence, lui brulait la peau. Dénève allait protester mais la main de Adam vint caresser ses lèvres.

* Il me demande de me taire ? probablement quelques choses dans le genre...*

Sa respiration se saccada, et son cœur, loupa un battement pour accélérer sa cadence. La demoiselle se sentait embrumée, comme si elle venait de boire un verre de vin. Un son sourd grésillait à ses oreilles et elle n'entendait désormais plus que cela, un bourdonnement comme si un millier de mouche faisaient vibrer leur ailes dans ses tympans. Cependant ce n'était pas un son déplaisant, c'était une voix qui l'attendrissait, elle se mit à sourire en gardant ses mains croisés sur sa petite poitrine de demoiselle.

Quand il la libéra, elle se retourna doucement, et ses yeux grenat vinrent directement s'immiscer dans le regard neutre de son maître. Après qu'il l'ait sauvé une deuxième fois, Dénève avait pleinement accepté sa condition de servante. Maintenant, elle s'en sentait encore plus attaché, elle ne voulait pas partir.

" Bon retour Maître Adam. "

Le contact de ses lèvres contre sa joue brulante lui donna l'impression d'un petit coup de jus. Il était tellement rare qu'il fasse preuve d'autant d'attention envers elle que s'en était presque déroutant. Adam lui dit d'oublier les dernières nuits qui s'étaient écoulés, c'est à dire d'oublier qu'elle avait été vendue, torturée, dévorée et ressuscitée. Elle devait surement oublier qu'elle avait maintenu l'existence de son maître pendant deux semaines par de quotidiennes saignées. Il lui dit de prendre soin de lui à partir de cet instant et ensuite, silencieusement, il partit.

"Bien, Maître " dit-elle dans un sourire.

Dénève se dirigea vers le comptoir du salon qu'elle avait transformé en pseudo cuisine depuis longtemps. Elle ouvrit le mini frigo qui se trouva bien vide.

* C'est vrai, on ne la toujours pas rempli. *

Dénève sortit un petit canif du tiroir et passa la lame aiguisée sur son poignet, immédiatement, un filet de sang ruissela et vint remplir l'équivalent d'un verre de vin avant de se tarir. La plaie se referma avec douceur, plus lentement que à l'habitude remarqua-t-elle. Sa capacité de régénération donnée par son Maître faiblissait-elle ? cela lui en avait tout l'air, elle ne guérirait pas certainement la prochaine fois.
Posant le verre sur un plateau d'argent, elle monta les escaliers tranquillement et regarda Adam qui lui faisant dos, contemplait les flammes crépitant dans la cheminée. Elle l'aurait parié qu'il était parti à son "boudoir" préféré, finalement elle commençait à le connaître.

En silence, elle vint s'agenouiller à côté de lui et déposa le plateau sur le sol à côté de lui. Elle attendit sagement d'être sûre de ne pas l'importuner dans ses pensées et qu'il soit bien assidu à ce qu'elle s'apprêtait à dire.

" Le frigo est vide, je t'ai donc rempli un verre du mien. "

Dénève s'empourpra comme une pivoine et se redressa et refermant les jambes vivement. Le souffle encore court, elle soupira en rabaissant comme il faut le pan de sa jupe sur ses genoux.

" Maître Adam, c'est mesquin de te jouer de moi ainsi..."

Elle se gratta la tête nerveusement, regardant le verre encore plein de son sang qui trônait encore sur son plateau d'argent. Alors comme ça, elle aurait pu lui proposer directement à la source ? sa peau commença à se remémorer la sensation des crocs du vampire entrant dans sa chair, la nuit où il l'avait poussé à bout, le soir où il l'avait mordu par surprise pour se régénérer... ses sens en était encore tout émoustillé. Avançant à quatre pattes vers lui, elle arriva à quelques centimètres, la tête à la hauteur de son torse mais les yeux pourpre plongé dans les siens.

" Alors ainsi, tu m'aurais mordu ? permet moi de douter... depuis cette nuit là, tu ne m'as plus jamais touché. Même affaiblit, tu te bornais à garder tes quenottes. En faite... je suppose que le trouble qui me dévore à chaque fois que tu me provoques est du à un manque non ? un manque du plaisir que procure tes morsures, c'est cela ? "

La jeune fille gardait ses yeux, son regard, plongé au cœur des prunelles d'or de Adam. Il devait le savoir, elle n'était pas idiote, elle n'est pas non plus lâche. C'était une demoiselle franche qui allait au bout de ses idées, même avec lui, surtout avec lui. Un sourire espiègle s'afficha sur son visage.

" Et il est normal que tu connaisse ma "dentelle", n'est-ce pas toi qui les a choisi ? "

Dénève ne pouvait pas se permettre d'être flattée... bien qu'en faite, elle le fut. Savoir qu'il avait choisi ces habits pour la mettre en valeur, savoir qu'il l'a trouvait ... "belle" la flattait et lui faisait un bien fou, peut être à cause du lien maître à servante qui les liait. Elle ne pouvait pas non plus s'empêcher d'être gênée bien que ce fut les intentions de Adam de la perturbé, il voulait lui faire comprendre, ou croire, que même avec des vêtements, il était capable de voir toute les parties de son anatomie, même les plus intimes.

Le torse de Adam était froid, une fraicheur auxquelles elle s'était déjà habitué et dont elle en était même venue à apprécier. Le baiser sur son front fut tout aussi glacé, et électrisant à la fois, ses genoux se dérobèrent et elle retomba assise sur ses fesses. Elle avait perdu, elle devait l'assumer, mais le prenait quand même avec un peu de mauvaise humeur, affichant une mignonne petite bouille boudeuse.

* Je l'aurai un jour, je l'aurai ! *

Se remettant sur ses pieds, elle épousseta sa robe de soubrette et regarda Adam.

" Tu as besoin d'autre chose ? sinon, puis-je avoir la permission d'aller prendre un bain ? "

Dénève se sentait dans le besoin absolu de se laver, elle se savait peu propre d'avoir tenu le chevet de son maître vampire.

La jeune demoiselle observa Adam continuer de la provoquer, penchant la tête sur le côté elle tenta d'effacer le malentendu, même si ce n'était qu'un malentendu crée exprès pour l'embêter.

" Ah ! Non non, Adam, Maître " elle s'embrouille, n'a pas encore visiblement l'habitude de l'appeler Maître. " Je demandai juste si je pouvais disposer de la salle de bain, juste au cas où tu en aurais encore besoin ou si je n'étais pas autorisée à y aller dès maintenant. "

Dénève eut un rire embarrassée, leur conversation se détournait toujours du but premier, ils étaient passer de prendre un bain à se faire laver puis à faire autre chose dans la baignoire. Certes, il y avait des liens mais ce n'était plus le sujet principal. Adam buvait la coupe qu'elle lui avait rempli et elle poussa un soupir de soulagement en souriant avec douceur, elle avait crains qu'il ne se nourrisse pas juste parce que c'était son sang et qu'il avait été en contact avec le métal du canif. Soudainement, le ton du vampire fut d'un froid, elle retrouvait le Adam des premiers jours, et instinctivement, comme si les pensées de son maître et les siennes étaient sur la même longueur d'onde, elle se pencha respectueusement.

" Bien. "

La jeune fille se dirigea vers la salle de bain encore humide du bain de son maître, elle referma la porte mais pas à clef, ce n'était pas une porte verrouillée qui arrêterait Adam, et il était au courant qu'elle était là, autant alors juste la fermer sans la verrouillée. Elle fit couler l'eau chaude et ajouta du liquide pour bain parfumé à la rose, la bouteille se trouvait rangée près des pieds de la baignoire parmi tant d'autre senteur. Dénève se dévêtit, lentement, les robes de soubrettes étaient compliquées et elle ne pouvait aller plus vite, tout ces boutons... le corset difficile à défaire seule, les rubans... quand elle en eut enfin fini avec la robe, la baignoire était pleine, et elle devait encore retirer ses sous vêtements. Il n'y avait aucun doute sur le fait que ce fut Adam qui les choisit, constitué de dentelle, de froufrou... même de jarretelles ! chose qu'elle n'avait jamais porté auparavant. Enfin nue, elle se plongea dans la délicieuse eau du bain, la chaleur lui emprisonna les chevilles, puis le tibia, et se propagea avec saveur dans son corps. Elle y plongea la tête, mouilla ses cheveux, et ressortant avec de la mousse blanche sur le eau de son crâne.

Pour elle aussi, le bain était un moyen de réfléchir, les évènements s'étaient enchainés précipitamment, d'abord sauvée, puis kidnappée par son sauveur, asservie, à nouveau kidnappée, dévorée vivante, transformée en...euh...goule ? servante officielle ... Dénève se surprit à penser à son père pour la première depuis les plusieurs semaines où elle était arrivée. Son père...ne s'inquiétait pas pour elle ? alors, pourquoi l'avait-il ramené de l'orphelinat ? il devait être...bien heureux de sa disparition... et Dénève en était heureuse elle aussi ! finalement, si elle n'avait pas quitté l'Allemagne, elle n'aurait jamais rencontré Adam, et cette rencontre était pour elle, une bénédiction. Elle voulait rester avec lui, rester à ses côtés, auprès de ce vampire si difficile à cerner, si froid et si doux. Secouant la tête, elle s'efforça de ne rien imaginer de douteux, ses petites quenottes se mettaient à pousser et ses yeux pulser du rouge sombre au rouge luisant pour la moindre petite pensée de sang ou de chose peu orthodoxe. La demoiselle s'attela à bien se laver, frottant frottant avec une éponge et moussant moussant le savon sur ses cheveux.

Après trente minutes, elle ressortit de la baignoire frais et dispo, enfin pas totalement encore car il lui restait les habits. Un dilemme s'imposa à elle... la dernière fois qu'ils avaient dormi ensemble, Adam lui avait dit " plus de pyjama ! " , est-ce que l'ordre valait toujours ? ou devait-elle enfiler le pyjama nuisette juste devant elle sur le rebord du lavabo ?

* je ne...pense pas que lui demander ... serait une bonne idée...enfin...pas maintenant...*

La demoiselle se décida enfin, elle enfila ses nouveaux sous vêtements et sa nuisette. Elle était constituée d'un tissu en soie, pas de dentelle pour une fois, simple mais très dénudée, descendant en plongeant sur sa petite poitrine d'adolescente ( n'oublions pas, elle a 16 ans ) et lui laissant le dos semi-nu, juste couvert de ruban attachant les bouts de vêtements ensemble. Dénève se sécha légèrement les cheveux, passant une serviette propre sur sa chevelure en frottant légèrement. Avant de sortir, elle s'atela à ranger la salle de bain, après que Adam et elle y soit passer, elle n'était pas forcément aussi bien rangée qu'à l'origine. Se penchant, elle ramassa les serviettes sales et les mit dans le panier à linge sale, elle les laverait plus tard, ensuite, elle réordonna les flacons de senteur ainsi que bouteilles de savons. Pour finir, elle essuya les possibles traces d'eaux laissée au sol. Dénève était sa servante, elle devait s'occuper de ce genre de chose, et heureusement pour elle, elle avait toujours été bien débrouillarde depuis son enfance.

Sortant de la salle de bain, elle commença à marcher dans les couloirs de l'appartement, d'un pas lent et nu. Pas de chausson, pas de chaussette, de toute façon le sol était propre, elle le savait, elle l'avait lavé. Avant d'aller se diriger vers la chambre, Dénève alla dans la cuisine ouvrir le frigo aménagé spécialement pour elle. Ses besoins n'étaient absolument pas les mêmes que Adam, elle devait manger, boire, régulièrement par jour. La jeune fille prit une bouteille d'eau et bu directement au goulot, un petit filet lui coula sur le menton qu'elle s'empressa immédiatement d'essuyer du revers de la main. Elle se sentait revivre, lors de sa semaine de veille, elle avait peu mangé, peu bu, voir même certains jours pas du tout. Elle aurait du se trouver en sous nutrition mais il n'en n'était rien, elle se sentait juste un peu déshydrater. Tout cela devait être en remerciement au sang de son maître coulant encore dans ses veines.

* je devrais peut être lui faire un peu plus preuve de gratitude... *

Dénève resta debout immobile un moment avant de se décider à gagner sa chambre, elle passa devant l'escalier menant au boudoir et n'y vit aucune lumière, Adam avait dû redescendre pour aller dormir, il devait donc logiquement être dans la chambre... dans leur chambre...Un léger embarra s'empara de son esprit. De nouveau, le conflit à propos de la nuisette, habillée ou dénudée ? la jeune fille commença à avancer vers la chambre, d'un pas silencieux pour l'oreille humaine, mais distinct pour les vampires. Autant venir avec la nuisette, si cela ne lui plaisait pas, elle n'aurait qu'à l'enlever. Si elle venait sans, elle se doutait que le vampire ne manquerait pas de la taquiner à ce sujet et qu'elle ressortira un peu honteuse chercher des habits.

* Et cela... sûrement pas ! *

La jeune demoiselle arriva devant la porte de la chambre, elle s'arrêta et posa sa main sur la poignée de celle-ci, enclenchant doucement le mécanisme ouvrant celle-ci, et la faisant coulisser avec lenteur. La pièce était sombre et ses yeux ne lui permettaient pas de voir dans la pénombre. Cependant, elle sut qu'il n'était pas dans la pièce en elle, qu'il n'était pas sur ce lit, mais...

Dénève sursauta bien qu'au fond d'elle, elle s'y attendait, c'était tout à fait le genre de son maître de faire ce type de fourberie. Il tentait presque toujours de l'embarrasser. Elle poussa un petit soupire sans bouger, s'apprêtant à parler avant d'être soudainement coupée dans son élan par ses mains sur ses hanches qui le rapprochèrent tout près de lui. Son souffle se coupa net, et elle le sentit se dandiner contre elle, sentant ainsi contre sa croupe quelque chose de paranormal, le torse froid contre son dos, ses épaules appuyées contre les siennes et également son souffle glacé à son oreille. Son cerveau n'alla pas chercher loin et sa libido se mit immédiatement en marche, son sang de goule agissant furieusement dans son corps, lui faisant pousser ses petits crocs, pas assez grand pour être ceux d'un vampire, et ses yeux rougeoyants à la pupille féline. Ses mains commencèrent à se balader librement, faisant leur chemin sur la soie blanche de sa nuisette. L'une alla se promener en remontant le long de son nombril avec insistance, passa entre ses seins et souligna la forme de ses épaules, de ses clavicules et de sa gorge, l'autre continua son chemin vers le bas, lui caressant les cuisses, l'entre cuisse sans toucher à son entre jambes, mais en remontant dans un mouvement lui toucha le pubis ce qui eut le don de lui faire pousser un petit cri étouffé.

Comme si celui-ci avait été une sonnette d'alarme, il recula et vint s'adosser contre le mur du couloir. Dénève, rouge de gêne, se retourna et fit face à un Adam qu'elle n'aurait jamais penser entrevoir ne serait-ce qu'un jour, ses yeux luisaient d'une lueur étrange encore jamais vu, il cachait une partie de son visage avec sa main mais elle pouvait encore y lire à livre ouvert, il était...embarrassé... et ses crocs si longs, si aiguisé... signifiait l'envie. Que ce passait-il ? elle ne connaissait les causes d'une telle réaction, peut être était-il malade, peut être avait-elle mal agi en criant...

La jeune fille s'avança d'un pas vers, le visage encore très marqué par les émotions qu'elle avait ressentit mais portant également un message d'angoisse.

" A-Adam ?! est-ce que ça va ? tout va bien ? "

Ses bras étaient levés de sorte qu'elle puisse le rattraper en cas d'éventuelle malaise.

Dénève ne comprenait pas, elle ne comprenait pas ce qui se passait, Adam avait l'air... si mal ! et elle voulait l'aider ! cependant, elle ne savait pas quoi faire, elle ne pouvait que l'observer. Lorsqu'elle comprit qu'il reculait à chacune de ses approches et que ce n'était pas des vacillements, elle s'arrêta.

"M-M'enfermer ??!! mais... pourquoi ?! et toi ?! qu'est-ce qui se passe ?!"

Il tomba à genou et Dénève ne pu se précipiter pour l'aider, la volonté de Adam pour qu'elle reste éloignée de lui la tenait, quoi que ce fut, il ne voulait pas qu'elle s'approche de lui. Le mot "faim" commença à l'éclairer, il avait faim, soif plutôt, il voulait sûrement de son sang, mais il en avait déjà bu ! peut être... une crise dû à ses récentes blessures, son corps avait peut être besoin de plus de sang, il y avait peut être des dommages internes qui voulaient être soigné... sa réflexion s'arrêta, le front d'Adam venait de percuter le sol, le bruit du bois craqué se fit immédiatement entendre.

" A...Adam..."

Dénève ne put ajouter mot, à une vitesse vampirique, il s'était retrouvé à quatre pattes devant, ses main s'agrippèrent à ses chevilles presque férocement, ne la blessant pas certes mais le ton y était. Elles remontèrent à tâtons, se posant et se reposant toujours en grimpant, ses genoux, ses cuisses, ses hanches...enfin c'est lui même qui se redressa pour embrasser la nuisette au niveau de son entre jambe qui lui fit passer un courant électrique tout le long de sa colonne vertébrale, mais quelque chose eut le don de la refroidir d'un coup sec. Adam tachait sa nuisette avec le sang sur son front, sang d'une plaie déjà refermé mais qui était auparavant présente. Les larmes montèrent immédiatement aux yeux de la jeune fille, ruisselant sur ses joues, elles vinrent s'échouer sur le plancher et aussi sur la joue de son maître. Il se recula de nouveau et c'est le " va-t-en " qui la fit partir précipitamment après un sursaut. Elle couru dans la chambre et ferma la porte dans un claquement. Elle enclencha le verrou et recula en étouffant un sanglot, reculant reculant encore jusqu'au mur du fond de la pièce. Dans le noir, elle resta debout un moment, silencieuse, fixant la porte le cœur battant.

Dénève s'était blottie tout au fond de la pièce, dans un angle près du lit, près de la table de chevet et du radiateur froid. Elle était assise sur ses fesses, les genoux rabattus contre sa poitrine entouré par ses bras. Elle se sentait impuissante, démunie face au mal qui rongeait son maître, elle était si faible, d'un esprit si petit, elle ne savait quoi faire. Tendant la main, elle alluma la lumière de la petite table, cela lui fit un peu mal au yeux mais ses prunelles s'habituèrent vite. Elle observa la pièce,vide, personne, pas d'Adam. La jeune fille rabattit son bras contre son genou.

* Il n'y a plus de bruit dehors... je me demande ce qui se passe.*

L'envie de se lever et d'aller voir le tenaillait, ses joues et ses yeux étaient rougis par ses larmes d'inquiétude et sur son visage se lisait clairement la fatigue. Cependant, Dénève ne pouvait se permettre de dormir, et son esprit ne le lui permettait pas d'ailleurs. Pendant un temps qui lui semblant l'éternité mais qui était équivalent à 2 heures, la jeune fille resta à fixer la porte du regard, les yeux presque exorbité tant elle espérait voir son maitre apparaître. Au bout d'un temps, elle déplia ses jambes douloureusement et un frottement sur sa peau lui fit baisser la tête, c'était les petites traces du sang d'Adam sur sa nuisette, blessure superficiel faite lorsqu'il s'était ... fracassé le front contre le planché.

Non, elle ne pouvait pas rester là. Dénève se releva, manquant de tomber tant ses jambes étaient endolories d'être restée longtemps dans la même position, puis, elle se dirigea à pas silencieux vers la porte. La demoiselle la déverrouilla et l'ouvrit doucement, elle passa sa tête discrètement et regarda le couloirs : personne. Sortant de la chambre, elle avança à tâtons, on ne sait jamais. Elle passa à côté du planché à moitié fracturé, quelques tâches pourpres sombres. L'angoisse commençait à lui nouer l'estomac tandis qu'elle s'avançait vers le salon. Il ne semblait pas être monté en haut, la lumière n'était pas allumée et elle sentait étrangement que ce n'était pas le cas. Elle continua d'avancer, toujours pas très détendue de ne pas voir son maître, mais cela changea vite quand elle aperçu une jambe se détachant de la pénombre provenant du couloir menant à l'ascenseur près du porte manteau. Elle s'avança précipitamment, sans réfléchir et s'agenouilla près d'Adam, la voix bloquée dans la gorge.

* Ah...ah ! qu'est-ce qu'il s'est passé ?!*

Dénève regarda l'épée au sol, et la blessure dans sa main, elle nota la fente dans le bois et le sang noir, sans chercher à comprendre le pourquoi du comment, elle lui prit le poignet et commença à le tirer pour le trainer jusqu'à son lit.

* Je ne peux pas le laisser comme ça...il a l'air d'être en torpeur, je ne vois pas d'autre blessure que celle-ci ! mais c'est bizarre, elle ne se referme pas ! *

Elle commençait à peiner lorsqu'elle vit un vieille homme juste devant la cage de l'ascenseur, elle ne l'avait pas entendu venir, c'était comme si il était apparu comme par magie. Il était vêtu d'un imperméable gris et d'un chapeau un peu usé, il s'avança de quelques pas, laissant ainsi son visage entrer dans la lumière. Elle lui aurait donné la cinquantaine facilement, ses cheveux étaient blancs, un peu dégarni, il avait les yeux bruns vitreux derrière ses lunettes un peu rondes et son visage était couvert de ride. Sans attendre, Dénève lâcha le bras pour venir se positionner en position de bouclier entre l'homme, certainement vampire, et Adam.

" Je ne vous laisserai pas le toucher ! "

Totalement ridicule, elle ne pourrait rien contre un vampire, elle le savait, mais son besoin de protéger Adam était plus fort que tout, plus fort que le danger. L'homme la regarda un long moment alors d'avoir un sourire doux... oui, tout son être respirait une certaine douceur qu'elle ne connaissait pas au vampire, il donnait l'impression d'être un grand père observant avec un certain amusement sa petite fille.

" Calmez-vous, jeune demoiselle, je ne lui veux aucun mal, je dirai même que c'est le contraire. "

Il s'approcha en boitillant un peu, et examina le vampire du regard.

" Mh... il est en torpeur, et sa blessure à la main faite par de l'argent va prendre du temps à guérir si nous ne l'aidons pas. Voulez-vous bien m'aider à le mettre dans son lit ? "

Dénève était muette, bizarrement, elle savait qu'elle pouvait faire confiance à ce vieille homme, pas vraiment à cause de son sourire, mais à cause de ses yeux, c'était ceux d'un homme pacifique et sage. Elle l'aida à porter Adam, prenant les jambes tandis qu'il prenait les bras, jusqu'au lit dans la chambre. Avec soin, elle le couvrit avec les couvertures même si elle savait que cela était inutile. Se mordant le poignet, elle fit couler un peu de sang dans la plaie, l'aidant ainsi à cicatriser, puis quand elle fut sûre qu'elle pouvait sortir, elle se dirigea vers la porte.

" Vous ne restez pas à le veiller ? "

Dénève adressa un sourire un peu triste à son hôte.

" Il ne semblait pas vouloir me voir, ma présence... avait l'air de le perturber grandement. Je pense qu'il serait mieux que vous veilliez sur lui à ma place. Je suppose que je peux vous faire confiance. Merci encore pour l'aide. "

Elle s'inclina avec respect avant de quitter la chambre et de se diriger directement vers le boudoir en haut, elle alluma une bougie et se recroquevilla comme un chaton sur les coussins. Dénève tombait de fatigue, son poignet ne cicatrisait plus, et elle avait la tête lourde. Rapidement, elle s'endormit.

Dénève s'éveilla toute de coton, elle avait l'impression d'avoir dormi bien trop longtemps et cela l'inquiétait, d'autant plus que... elle ne savait pas du tout où elle était ! la jeune fille se rappelait distinctement s'être endormie sur les coussins du boudoir, une bougie à côté d'elle, et là, elle se réveillait dans un lit une pièce d'une petite chambre sans fenêtre. Les draps n'étaient pas ceux de Adam, elle pouvait le sentir, le vampire avait l'air de n'aimer que la soie. Ceux-ci étaient cependant épais et moelleux ce qui leur accordaient un certain confort douillet et chaleureux. Les murs étaient de fait de parpaing, on avait directement peint sur eux à la peinture couleur olive, une peinture épaisse car elle était quand même assez lisse sous ses doigts. Le reste de la salle était rempli d'une table ronde, de deux chaises, d'un placard et enfin d'une porte qui n'était pas totalement fermée. Avant de se lever, Dénève inspecta que tout était bien en place, jambe, bras, doigt, cheveux... oreilles ? bref ! à par son auto morsure qui ne guérissait pas, il n'y avait rien à signaler. La vérification terminé, elle posa un pied au sol avant de tomber comme une flaque ce qui est peu élégant il faut dire. Elle était un peu fébrile, ce devait être la faim, et la soif ! enfin bon, elle se remit debout avec un peu plus de stabilité et alla jusqu'à la porte. Elle poussa doucement celle-ci et entrevit des rayons et des rayons de livres, l'air était poussiéreux et il n'y avait pas de fenêtre, sans doute un sous sol...plutôt bien éclairé.

La demoiselle commença à errer, sans trop savoir où aller, elle n'avait encore croisé personne, et cherchait un peu désespérément Adam ou le vieux....dont elle ne connaissait pas le nom. Dénève se décida à longer le mur, c'était le meilleur moyen pour trouver une autre pièce, et cela arriva assez rapidement, une autre porte entrebâillée dont de la lumière s'échappait se trouvait à quelques mètres devant elle. Sans hésiter une seconde, tel son caractère brut lui dictait, elle avança et ouvrit la porte, sans être rude bien sûre, elle l'ouvrit assez pour pouvoir passer... à son regret ? ou non, pas à son regret, bien qu'elle tombait au mauvais moment.

" Ah ! je suis désolée ! "

Dénève recula immédiatement, cachant ses yeux avec ses mains, et la porte revint à sa position initiale. Elle venait de tomber nez à nez avec son maître se changeant devant une glace dans une pièce semblable à la petite chambre où elle s'était réveillée. Elle avait eut pleinement le temps de le voir de profil, torse nu, pied nu, en train de fermer le dernier bouton de son pantalon, cheveux détachés lui tombant dans le creux du dos et les épaules. Une vision... très sensuelle et très agréable même pour une jeune de son âge, surtout pour une fille de son âge ! Elle resta comme tétanisée, ne sachant comment réagir.

Adam finit par sortir et le regarda passer, plutôt heureuse de le voir en vie, même si le terme " vie " n'était pas le plus approprié pour lui. Il s'était vêtu d'un apparat tout droit sortie de l'époque de mozart, grande classe à la vampirienne. Elle fut cependant vite refroidi par son attitude vis à vis d'elle, il avait retrouvé sa froideur habituel, et aussi sûrement un peu de sa méchanceté. Dénève acquiesça sans broncher. Elle avait promis d'être une servante à la hauteur, elle allait le devenir.

" Oui Maître... ça ne se reproduira plus. "

Elle baissa la tête, sachant que le défier du regard n'arrangerait rien du tout. Puis, le vampire passa à un autre reproche, celui sur sa tenue. Certes, elle était en petite tenue, toute petite et légère, elle s'étonna même de ne pas avoir froid, mais elle n'y pouvait rien, elle s'était endormie ainsi, et s'était réveillée ici, sans avoir la possibilité de se changer ! encore une fois, elle encaissa ses mots.

Puis Adam continua à avancer et instinctivement, elle se mit à le suivre, elle alla même jusqu'à lui attraper la main, une main qui avait été inaccessible jusque là. Elle la serra aussi fort que ses doigts frêle lui permettait et l'action en elle fit arrêter le vampire dans sa marche.

" Attendre sagement... est-ce que je te reverrai au moins ?! j'ai vu ce qu'ils t'avaient fait lorsque tu m'as sauvé de la mort ! j'ai le sentiment que tu partais, tu ne reviendrais jamais ! "

Les doigts de Dénève se crispèrent, Adam était fort, c'était un vampire, mais les autres aussi étaient des vampires...et ils étaient sans doute plus nombreux. Elle s'en voulu de douter de lui mais c'était un fait. La demoiselle lâcha la main et serra les dents.

" Tu aurais dû me laisser là bas, c'est vrai, je ne suis qu'une humaine, ma mort aurait réconcilié tout le monde. Si je meurs, je ne perd que quelques années, mais toi, tu as l'éternité encore devant toi, alors ça ne sert à rien de disparaitre pour ça. "

Une nouvelle fois, elle se sentie au bord des larmes mais les retint en se mordant la lèvre inférieur, non, elle ne pouvait pas pleurer autant de fois en si peu de temps, celui qui la rendait aussi sentimentale, c'était Adam ! alors qu'il pleure à sa place pour une fois.

Le vampire dégagea difficilement sa mains de celles de la jeune fille. Non pas qu'elle avait gagné une force au delà de la sienne mais son étreinte était chaude et tendre. Et c'est avec beaucoup de regrets qu'il laissa longuement glisser ses doigts sur ceux de la jeune fille pour récupérer sa main. Dieu seul sait qu'il aurait être un peu plus chaleureux a ce moment d'incertitude mais il n'aurait pas voulu qu'elle s'attache d'avantage à lui. Cela aurait été trop dur, pour eux deux.

Épargnes moi tes pleurnicheries... tes supplications ! Saches rester... à ta place... humaine !

Ses mots qu'il prononçait lui faisaient le même effet que des lames de rasoir sur la langue... et plus encore dans sa poitrine. Pourtant, malgré les regrets, c'était probablement la meilleure décision. Le vampire reprit alors sa marche, ne pouvant en supporter plus et finit par disparaître de la vue de la jeune fille au bout du couloir.

Par le biais d'Henry, il avait obtenu audience auprès du Prince de Paris lui-même, un certain Vincent de Lioncourt. Ce nom était connu dans toute la capitale mais difficile de mettre un visage dessus. Sa demande était déjà assez particulière et il ne pouvait se permettre le luxe de perdre plus de temps. Pourtant, il aurait pu rester un long moment ici, profiter de l'instant et ensuite, partir mais il y aurait toujours eu un risque d'être retrouvé. Paraitrait-il que le prince de Paris aime l'audace, ce point pourrait être le seul avantage du vampire.

Adam remonta des sous-sol pour arriver au rez-de-chaussé de la bibliothèque, là où l'attendait patiemment le vieux Henry. Vieux par son apparence mais en fait, Adam était un vampire bien plus âgé que lui... Ce dernier lui fit un petit signe de la tête et tapota sur la poche de sa veste pour lui signifier qu'il avait bien reçu ces dernières instructions et malheureusement... ses dernières volontés, au cas où l'entretien avec le prince ne se passerait pas comme il l'aurait voulu. Cela rassurait Adam de savoir que si quelque chose se passait, tout avait été prévu pour la jeune fille...

Vous êtes très élégant ce soir Monsieur de Beaumont !

Merçi Henry... Que ce soit pour le triomphe ou la mort, un gentleman se doit d'être irréprochable !

Adam ajusta une dernière fois ses vêtements avant de quitter le magasin telle une ombre, ne laissant derrière lui que des murmures. Henry réajusta ses lunettes et s'approcha d'une fenêtre pour contempler la lune, déjà haute dans le ciel sans nuage de Paris.

Bonne chance... Mon petit...

…

Il ne lui avait pas fallu longtemps pour arriver au « palais » du prince. Enfin, un Palais... Pourtant on pouvait y lire clairement « Mairie de Paris ». Les temps changent... Le vampire avait été accueillit par une porte dérobé et conduit dans les sous-sol. Malgré l'aspect l'inhospitalier des premiers instants, l'atmosphère se réchauffa rapidement et le luxe d'un personnage de son rang ne se fit pas attendre bien longtemps. Il semblerait que l'entrée que Adam avait empruntait était réservé aux invités nocturnes.

Au bout d'une heure d'attente où on lui proposa de se rassasier sur quelques jeunes filles le prince eut la...bonté de recevoir Adam. Le palais du prince sous la Mairie de Paris était une structure bien plus importante qu'il n'y paraissait et encore, Adam n'avait du en apercevoir qu'une petite partie. Pourtant, il accéda enfin à la salle d'audience. Elle était tapissé de toile de maitre, de tenture d'une qualité exceptionnelle, Ne nombreux objets de valeurs mis sous vitrine et de plusieurs gardes arborant fièrement les armoiries du Prince, Vincent de Lioncourt. Ce curieux personnage était un homme d'une trentaine d'année, en apparence. Blond, le cheveux mi-long, les yeux d'un bleu clair et un air très hautain, bien plus qu'Adam. Il était de stature très modeste pour un prince mais lorsqu'ils posaient son regard sur lui, les gardes affichaient un profond respect pour cette personne... à moins que ce n'était de la peur. Le domestique qui avait accompagné le vampire jusque là annonça son entrée à l'assemblée. Le prince fit un léger signe de tête et Adam fut invité à s'approcher.

Le vampire s'approcha à dix bon mètre du Prince avant de poser un genoux à terre et de saluer le souverain comme il se devait. Il baissa la tête par signe de respect et attendit qu'on l'autorise à s'exprimer.

Monsieur de... Beaumont ! Il me semble que chasse vous a été donné ! Je suppose que vous êtes ici pour vous expliquer ?

Oui mon prince !

Alors faites donc ! Mais soyez concis, je suis un homme très occupé !

Adam lui raconta alors toute l'histoire de son point de vue : Son différent avec Madame de Bétancourt, Dénève et son précieux sang, l'enlèvement de sa servante et les complots qu'on tentait de lui faire porter. Inutile de menttir à un Prince, On dit que ceux ci son capable de lire les pensées d'autres vampires. Le prince l'écoutait calmement mais avec un petit air indifférent. Une fois fini, Adam exprima ses doléances.

C'est pourquoi mon Prince, je souhaiterais que cette chasse soit invalidée...

Et bien... c'est impossible mon cher Monsieur de Beaumont !

Adam redressa la tête et se mit débout devant le Prince, complètement abasourdit par cette nouvelle. Le prince semblait s'amuser de voir l'incompréhension s'afficher sur le visage du petit noble vampire.

Mais... Pourquoi mon Prince ? Votre majesté se rend t'elle compte que Madame de Bétancourt est aussi un danger pour sa cour et la ville de Paris ?

Et bien, Madame de Bétancourt m'a proposé... un arrangement !

Un Arrang...

A ce moment, la douleur saisit le vampire au plus profond de sa poitrine. Il jeta un regard par dessus son épaule et apercevait le chine de garde de Bétancourt, ce chef de meute Gangrel. Son avant bras était enfoncé dans le dos du vampire, trifouillant sa cage thoracique de sa puissante main. Celui-ci semblait marmonner quelques mots dans une langue que même Adam ne pouvait pas comprendre. Adam retourna un regard désespéré au prince.

Votre cœur contre... cette mystérieuse jeune fille... cette Dénève n'est ce pas ?

A la douleur se mêla la colère, le vampire était à deux doigt de bondir sur le prince quand une douleur entre plus grande et un bruit semblable au déchirement de sa chair se fit entendre. Une étrange aura recouvra l'avant bras du Gangrel alors que celui-ci tenait le coeur d'Adam entre ses doigts ensanglanté. Le vampire ne tomba pas en cendre pourtant mais son teint avait pris une couleur encore bien plus pâle, voir bleuté. Cela étant du à ce que les gangrel's appellent les « don chamanique ». Les Grangrel's en tant que proche des animaux, dévorent parfois les chairs de leurs semblables. C'est pour cela qu'ils ont besoin de conserver les corps un moment après les avoir déposséder de leur non-vie. Le corps d'Adam tomba contre le sol, il serait pêut être dévoré ou pire encore, utilisé comme trophé. Le gangrel poussa un hurlement alors qu'une ombre se détacha de l'obscurité derrière lui et à laquelle il tendit le cœur d'Adam. L'ombre se saisit du cœur et apparut à la lumière, Viviane de Bétancourt... dont le sourire n'avait jamais été aussi carnassier. Elle adressa une courbette au prince avant de saisir le cœur à pleine mains et de mordre franchement celui-ci. Une fois le coeur d'un vampire détruit, rien ne peut le ramener à la vie, rien à la portée de simple vampire. Viviane dévora le cœur jusqu'au dernier morceau, devant toute l'assemblée. Le prince s'adressa alors à elle.

Madame de Bétancourt, le rouge vous va si bien ! Mais... j'espère que vous n'avez pas oublié votre part du contrat ?

Oh non mon prince ! Je trouverais cette humaine pour vous...

Viviane jeta un dernier coup d'œil sur le cadavre en surcis d'Adam qui devrait tomber en poussière dans quelques jours. D'ici là, elle aurait le plaisir d'en faire... ce qu'elle voulait ! Mais avant, elle devait retrouvait cette humaine... celle qui avait « volé » le coeur du vampire, l'obligeant a le lui reprendre et à le dévorer pour qu'il soit sien. Ainsi, la force d'Adam serait sienne maintenant et pour toujours !

Dénève était assise sur une des chaises de la pièce, elle regardait d'un regard vide le plafond, tête révulsée en arrière. Ses mots... ne l'avaient pas blessé, non, mais elle se sentait mal, très mal, un mauvais pressentiment lui brimait les entrailles. Henry l'observait par l'embrasure de la porte, il restait silencieux à la regarder, le visage absolument neutre. Elle avait l'air d'une humaine normale, un cœur qui bat, un corps chaud, aucune capacité exceptionnel... sauf son sang. Adam le lui avait expliqué, son sang était spécial, une fois qu'on y goutait, on ne pouvait s'empêcher d'y boire une seconde fois, et comme on le dit souvent, jamais deux sans trois. Il vous rend dépendant, il a une saveur exquise, un sang de pur qualité, et surtout, il a le don de pouvoir faire rêver un vampire pendant sa torpeur, don encore inexpliqué. Ainsi, c'était ça, cette fille est une drogue vivante pour vampire, et c'était pour cela que Viviane la voulait. Mais, elle ne la voulait pas que pour cela, elle voulait également détruire celle qui avait marché sur ses plates bandes. Dénève Clenton, la seule humaine ayant été capable de toucher le cœur du très respecté Adam de Beaumont, Henry se demandait bien comment.

Le vieux vampire entra dans la pièce et la jeune fille se mit immédiatement debout, surprise par cette intrusion.

" Je vous dérange ? "

Il remarqua qu'elle s'était vêtue des habits qu'il avait entreposé, une simple robe à manche longue et à col se fermant dans le dos par une fermeture et d'une couleur noir qui faisait ressortir sa peau laiteuse. Pour sûre, elle était mignonne sans être une grande beauté.

" Non, non pas dut tout. Vous êtes en plus ici chez vous monsieur Henry. " répondit-elle avec un sourire un peu timide.

Le vieille homme s'avança et lui tendit une lettre, elle n'avait pas de cachet, pas de nom, mais lui était apparemment destinée. Sans un mot, elle l'ouvrit et commença à la lire.

Citation :

Moi, Adam de Beaumont, sain de corps et d'esprit déclare par la présente lettre faire part de mes dernières volontés en demandant qu'elles soient respectés.

J'ai eu une courte vie mais une longue non-vie. Je n'ai jamais vécu que pour moi même et la satisfaction de mes désirs. Après tout, je ne suis qu'un homme transcendé dans la mort. J'ai eu accès à une compréhension du monde bien au delà de ce que les mortels peuvent imaginer. Pourtant, je n'ai certainement pu en découvrir qu'une toute petite partie, je n'ai fais qu'arpenter la surface de la non-vie. Et si ce dernières lignes sont lu, c'est que la mort ultime est venue à bout de moi.

Pour ce qui est de mes biens matériels, je lègue la totalité de ma fortune à Mlle Dénève Clenton. Je laisse monsieur Henry Delacroix gérer les détails afin de vendre mes biens et mettre la totalité de la somme récolté sur un compte donc les numéro sont inscrit plus bas et dont seule Mlle Clenton aura accès.

Pour ce qui est de... mes restes. Si il ne reste que de moi une poignée de poussière, je souhaite reposer dans la petite église du cimetière François Xavier à la périphérie de Paris. Cet endroit a vu ma mort et ma renaissance. Puisse t-il m'accueillir dans la mort ultime...

* l'écriture devient tremblante et la feuille est parsemé de quelques gouttes de sang *

Dénève,

Si tu lis ces quelques mots, je n'ai rien à te dire que tu ne saches pas au fond de toi. J'aurais aimé que les choses se passent différemment mais à présent, tu es libre d'arpenter un chemin que toi seul aurait choisi. Oublies les choses effroyables que tu as du vivre à cause de moi et... oublies moi... parce que je ne te méritais pas. Maintenant je n'ai plus à rougir de ses mots car je suis parti définitivement et toi, tu dois continuer à vivre. Je ne pense pas que j'aurais pu lutter contre ma nature et je n'aurais pas voulu que tu subisses mes humeurs plus longtemps. Je n'aurais jamais pensé qu'un humain puisse m'apporter autant de satisfaction dans la mort. J'ai apprécié ses moments passé en ta compagnie. Je te laisse vivre pleinement ta vie à présent, loin des ténèbres de la nuit... Quitte la ville ! Pars et ne reviens jamais !

Adam de Beaumont !

Dénève blêmit, c'était un testament.

" Je le savais ! il est bien parti se jeter dans la gueule du loup ! Adam va mourir, il faut empêcher cela ! "

La demoiselle se précipita dehors, elle courut comme ses jambes la portèrent, tel une gazelle, elle monta les marche et en haut du palier fut cependant retenu par une main sur son poignet.

" J'ai reçu pour instruction de ne pas vous laissez interférer ! nous serons fixé sur son devenir d'ici demain matin. En attendant, vous resterez ici. "

Lorsqu'elle se retourna vers lui, ses grands yeux rouges étaient embrumés de larme, son expression était si frappante, toutes les émotions sur son visage était exprimée à l'extrême, avec sincérité et passion. Elle était si pure, si immaculée, si sincère, c'était donc cela... la raison pour laquelle elle avait réussi à s'insinuer dans le cœur d'Adam. Sa franchise, sa bonté, sa lumière, avaient éclairé les ténèbres du vampire.

La prenant dans ses bras, il tenta de l'apaiser, soupirant avec tristesse.

" Ayez confiance, ayez confiance, je suis sûre qu'il reviendra... il reviendra..."