Obsession S4

Prologue

Une chute. Ce fut comme tomber de très haut, sentir la résistance du vent froid contre votre peau, presque vous écorcher parfois, traverser une vitre... mais cette vitre on ne la brise pas, on passe juste de l'autre côté, et on laisse un peu de nous derrière ...

" Est- tu prêtes à faire ce sacrifice ... Dénève ? "

En regardant derrière elle, elle pu s'apercevoir que c'était son âme. Son âme était restée de l'autre côté de la barrière, cette image très gracile d'elle même qui la regarder s'enfoncer dans les miasmes tumultueux des ténèbres.

" Comprends-tu ce que cela engage de perdre son âme ? Il n'y aura plus enfer ni paradis, ce sera la mort ultime, l'effacement de tout registre. Dans l'état actuel, tu peux encore revenir vers la surface et repasser aux travers de la barrière ! je peux t'y aider, et tu continueras d'exister ! "

Les miasmes rentraient dans sa bouche, par son nez, emplissaient son corps douloureusement. Elle grimaça puis esquissa un léger sourire. Elle venait de comprendre ce qui se passait, et soudainement n'opposa plus de résistance contre le flot d'amertume et de ténèbres, elle se laissa remplir et couler au fond de ces eaux rouges comme le sang. Sa vision se brouilla et elle ferma les yeux.

" Merci... mais ça ira, Maman, il est bien trop important pour moi, je ne peux pas le laisser. Merci... et adieu, Maman. "

Alors que Dénève s'enfonçait dans les profondeurs des abimes, Hélène de Syracuse songea que son enfant avait bien grandit.

" Ta lignée augmente, Grand Mère Lucia ! Désormais elle sera comme toi, comme Adam, ramener au non vivant par la volonté du sang dans lequel elle s'enfonce. "

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La nouvelle vie hurle à plein poumon à sa naissance, alors, ne croyez pas, que la nouvelle non vie n'en fait pas autant voir plus. Son Corps se arqua brusquement alors que l'air entrait à nouveau dans ses poumons atrophiés. Le sang, comme vivant, se répandit dans ses blessures, et les soigna. Elle avait les yeux grands ouvertes, écarquiller, la prunelle tremblante, elle ne voyait rien encore, son cerveau ne s'était pas mis en marche, mais sa conscience venait d'être ramenée dans la réalité, et dans sa tête se bousculait mille et une idée, question, soupires. Quelle Dénève était-elle maintenant ? Était-elle toujours une Clenton ? ou une Beaumont ? ou bien encore, une Syracuse ? Autant de question qui ne trouvaient réponses. En quelques instants, sa sanité fut balayé par la faim, et le reste fut hors de son contrôle. A la fin du rituel, comme un vampire ayant frôlé la mort ultime, elle tomba en torpeur très naturellement sans l'avoir provoqué, et elle ne se souvint pas ainsi de son premier sang.

Quand Dénève rouvrit les yeux, ce fut comme un cauchemar, elle avait l'impression qu'elle allait s'évanouir sans pourtant y parvenir, tout ses sens étaient exorbité, elle se redressa, tituba et tomba de la couche où elle était allongée. Son corps mince fit un bruit mat contre le sol mais étrangement, elle ne se sentit pas blessée par le choc. Elle ne ressentait pas la morsure du sol froid comme désagréable contre sa nudité, elle n'avait pas la chair de poule, elle ne frissonnait pas, pourtant elle aurait du...
Pire encore, maintenant qu'elle était réveillée, quelque chose grondait en elle, la faim, une nouvelle faim, et elle sentait son esprit dérivé, rattaché à sa volonté que par un seul fil.

" A...A-Adam.... "

Elle ne s'en était pas rendu compte mais elle s'était remise debout, ses cheveux noirs la drapait et cachait ainsi légèrement sa nudité. Une porte devant elle, elle s'avança et apposa la main sur la poignet mais avant même d'avoir pu la tourner qu'elle avait déjà fait sortir celle de ses gongs en poussant. A nouveau elle tituba en avant et longea les murs... ne sachant pas où elle se trouvait, et avec l'idée obsédante de se nourrir ! de se nourrir de sang...

Dénève resta là un long moment, les yeux fixés dans le vide, les lèvres barbouillées de rouge du sang qu'elle venait juste d'ingérer. Son esprit émergea doucement du brouillard au fur et à mesure, et après bien 5 minutes, elle se rendit enfin compte qu'elle était debout, nue, et que quelque chose de poisseux barbouillait son visage. Elle s'essuya les lèvres du revers de la main et eut un mouvement de recule en l'apercevant rougi.

" Mais ! ... du sang ? Qu'est-ce...qu'est-ce qui se passe ?! où...où suis-je...?! "

Agitée, elle trébucha et retomba sur ses fesses. La jeune femme qui lui faisait face resta stoïque, avant de se pencher et de l'aider à se remettre debout. Sa voix était doucereuse comme le miel et à la fois très froid, sans chaleur.

" Vous devez être déboussolée par votre récent réveil. Je vais m'occuper de vous convenablement. Si vous voulez bien, nous allons d'abord vous laver, ensuite, nous vous habillerons et coifferons. Pour terminer, je vous ferai faire la visite des lieux, est-ce que cela vous convient-il ? "

La pauvre " nouveau née " n'y comprenait pas grand chose, mais elle se laissa faire et opina du chef, ne sachant pas trop comment réagir. Prenant sa main, la dénommée Miranda la guida au travers des couloirs. Très vite ils arrivèrent devant une porte à double battant de beau bois. A l'intérieur se trouvait une large salle de bain, celle-ci avait un carrelage d'une étrange couleur améthyste aux gravures de feuillage doré. Il y avait tout l'équipement nécessaire à l'intérieur, toilette, lavabo, miroirs de la taille d'un homme, bidet, baignoire individuel mais aussi une plus large baignoire ressemblant plus à une piscine petit bassin que à une véritable baignoire. l'atmosphère était humide et chaude, Miranda l'invita à prendre place dans la petite baignoire pour être ensuite lavée, récurée jusqu'au plus petit brin de saleté sous ses ongles. Dénève fut d'abord contre d'être lavée, déclarant en bredouillant qu'elle pouvait très bien le faire seule ! mais la servante lui adressa un sourire aimable et peut être bien forcé.

" Allons mademoiselle je fais de mon possible pour que l'attente du Maître soit le plus agréable possible. "

Dénève n'osa répondre et se laissa faire, la servante lui avait donné l'impression qu'elle l'avait accusé de l'empêcher de faire son travail correctement. Pris par les sentiments elle laissa donc Miranda se satisfaire dans sa tâche. Une fois propre et parfumée par les eaux aux délicieux parfums vanillés, on l'a sorti de la baignoire et enveloppa dans un peignoir de soie et conduisit dans la chambre dont elle était précédemment sortie, celle de laquelle elle s'était réveillée. Maintenant qu'elle prenait le temps de regarder, s'était une large et coquette chambre, les murs étaient tapis de velours rouge et de motifs noirs de lys. Il y avait une grande armoire en bois, un miroir éclairé par des bougies où elle pouvait voir son reflet alors que Miranda la coiffait. Elle se reconnut à peine, d'une pâleur extrême ( il ne lui avait jamais semblé avoir été aussi pâle que à ce moment-ci, à la lueur de la chandelle ) ses cheveux noirs et longs aux omoplates étaient habillés de reflets arc-en-ciel, tantôt violet, tantôt rouge. La servante dénouait ses cheveux avec précaution pour les coiffer en belle boucles relevées. Elle ne l'a maquilla pas, mais la para volontiers de petites perles comme boucle d'oreille. Comme habit, Miranda choisit une simple robe blanche lui arrivant au genou, elle ressemblait à une robe printanière aux quelques fleurs brodées et au gilet de laine fine et douce. Des chaussettes hautes à rubans vinrent agrémenter le tous avec des souliers à talons de bois. Cela n'était pas sans lui rappeler les goûts d'Adam.

Enfin... elles passèrent à la visite des lieux, et se laissant guider, Dénève enfin osa parler et poser ses questions.

" Miranda c'est cela....?

- Parfaitement mademoiselle.

- Tu m'as parlé de " Monsieur " tout à l'heure... est-ce que ce serait ...

- Adam de Beaumont mademoiselle, aussi appelé Adam Clenton il y a encore un moment.

- Les loups... la douleur.... le sang.... tous se mélange dans ma tête.... haa est-ce qu'est-ce j'ai été... transformée en vampire ?

- Par monsieur lui même.

- Alors pourquoi ais-je dormi aussi longtemps ? et où est-il ? où est Adam ?! "

A cette dernière réplique, la jeune femme avait saisi la pauvre servante et légèrement secoué. Calmant la jeune fille en posant sa main sur son épaule, Miranda la rassura.

" Monsieur Adam vient d'être mis au courant de votre réveil ne vous inquiétez pas. Il vous expliquera par lui même tout ce qui c'est passé. Vous devez être fatiguée mademoiselle... venez vous reposer dans le salon. Nous allons vous préparer une couverture chaude."

On lui avait dit de traiter Dénève comme une humaine à son réveil, et la servante s'évertuait à agir en conséquence. La jeune vampire hocha de la tête et se laissa guider par son hôte.[i]

Pendant le temps qu'elle avait attendu seule avec Miranda dans le salon, la jeune vampire n'avait cessé de retourner et retourner dans sa tête des questions et un sentiment de malaise. Elle fixait ses mains blanches et passait sa langue sur ses canines sur-développées : alors comme cela était vraiment devenue vampire ? Elle ne se sentait pas particulièrement différente une fois la faim apaisée, elle gardait le réflexe de respirer, de triturer nerveusement le tissu de sa robe... lorsque Miranda la fixait intensément, observant ses mimiques, elle sentait presque le rouge lui monter aux joues ! mais lorsqu'elle touchait ses pommettes, elle ne sentait rien. Elle savait que son corps était devenu froid, que son corps était...mort....

J'ai été tuée par le loup blanc... c'est vrai.... lorsque nous étions en Finlande... et tous le monde est mort... tous nos amis

Ses sentiments se tordirent dans sa poitrine.

Et puis... maintenant que je suis vampire... est-ce que Adam voudra encore de moi ? après tout, je suis morte ! et c'était mon corps d'humaine qui l'avait séduit dès le départ. Et si... et s'il trouvait que c'était définitivement une erreur de l'avoir éveillé à la non-vie ?

Dénève eut un mouvement de déglutition. Captant son stresse et son angoisse, Miranda posa sa main sur la sienne et entreprit de parler avec elle, de nourrir une discussion qui pourrait détendre un peu son esprit. Elle était vraiment comme Monsieur l'avait décrite, d'une candeur sans nom fragile mais semblant déterminée.

" Est-ce que nous sommes toujours en Finlande ?
- Non mademoiselle, nous sommes en France. Sur la terre natale de Monsieur.
- Vraiment ?! on est de retour en France ? "

Elles n'eurent pas le temps de continuer de parler que les portes s'ouvrirent. Dénève sursauta, elle s'était trop absorbée dans la conversation pour que son ouïe devenue fine s'intéresse à l'être surnaturel qui les approchait, mais à bien y songer, Miranda l'avait capté, elle, bien avant. Ses yeux n'eurent pas de mal à observer quel homme venait de pénétrer dans la pièce. Si la longueur de cheveux ne collait pas avec ses derniers souvenirs, ce visage, ces yeux gris, cette démarche, c'était bel et bien Adam qu'elle avait devant elle ! Dénève se redressa subitement, la couverture glissant de ses genoux jusqu'au sol.

" A-Adam ...! "

Elle tendit la main vers lui mais soudainement la ramena vers elle, un voile sombre s'était posé sur son visage. Un flot d'inquiétude s'était déferlée en elle avec violence et force. Si fort... que ses genoux la ramenèrent sur le divan sur lequel elle était assise. Elle baissa les yeux au en serrant les pans de sa robe.

S'il me touche... je serai froide... froide comme la glace... ôh est-ce ça le vide dont tu me parlais avant ? et si je le ressens maintenant, pourrais-je continuer à combler le tiens ?

Son cœur était troublée. Dénève se remémora ce qu'il lui avait dit un jour, que les vampires ressentent ce qui les entourent avec plus d'insistance que les humains, une souffrance de l'âme est un supplice, l'amour est un brasier tendre et la joie un bouillonnement intense. Il fallait qu'elle se maitrise... qu'elle ne fasse pas sotte... pour qu'il puisse encore vouloir d'elle comme au premier jour.

" Je je suis désolée... tu as du... me transformer avant l'âge qu'on avait convenu... Elle avait une toute petite voix. Et maintenant...je dois être toute froide... et je ne veux pas que tu me détestes pour ça... laisse moi juste le temps de réchauffer un peu mes mains..."

Ramassant la couverture au sol, la jeune fille se borna à ne pas relever le regard...frottant ses mains sur la couverture qui avait viré au tiède. Voyant qu'elle s'empourprait de bêtise... la demoiselle s'arrêta et leva enfin un regard embarrassée à l'homme devant elle, se mordant la lèvre inférieur nerveusement, réprimant son envie de le toucher du bout des doigts.

Le vampire avança vers la jeune femme qui ne semblait pas avoir trop souffert de son passage dans les ténèbres. Elle venait juste de se réveiller et donc, il était difficile de noter si il y avait changement ou pas. Cela se fera avec le temps car la nature vampirique change une personne forcément, c'est ce qui arrive lorsque l'on est privé de son âme. Pourtant, elle était enfin éveillée et depuis ce jour, il y a trois ans, il n'avait cessé d'imaginer cet instant. Le vampire avait veillé sur elle, avait trouvé un lieu sur pour l'abriter, s'était entouré de personnes pour la surveiller durant son absence. Et là, à cette instant, il n'éprouvait que le désir de la prendre dans ses bras, de l'embrasser et plus encore... Mais il fallait la ménager à son arriver dans la non-vie. Il ne put s'empêcher cependant de lui saisir le bras pour l'amener contre lui dans un léger soupire de soulagement. Même si sa peau ne sera jamais aussi chaude qu'auparavant, il avait besoin de la toucher comme pour combler un manque. Imaginez un junkie qui attend sa dose depuis plus de trois ans.

-A peine tu t'éveilles et déjà tu ne dis que des bêtises... Tu ne changeras jamais Dénève !

Le soulagement était tel que le vampire ne put se retenir de passer outre l'embarras de la jeune fille pour lui faire relever la tête et venir lui prendre ses lèvres froide. La sensation n'était plus la même mais Dieu que c'était agréable. Il aurait pu tuer rien que pour un seul baiser de la jeune fille. Il était heureux de pouvoir entendre de nouveau sa voix, de pouvoir toucher sa peau, profiter de son odeur. Il libéra pourtant les lèvres de la jeune fille, s'écartant légèrement d'elle. Si il était humain, on aurait pu dire qu'Adams essayait de reprendre son souffle. En tant que vampire, il essayait juste de réprimer ses instincts et ses désirs vis à vis de la jeune fille, de ce nouveau né vampire.

Dénerve était toujours aussi belle et sa petite tenue printanière ne faisait rien pour atténuer cette beauté, au contraire, elle la soulignait parfaitement. Il ne pouvait pas en vouloir une seule seconde à sa compagne et n'avait aucune raison de le faire. Il avait pris son mal en patience et était bien décidé à profiter de leur retrouvailles avant tout autre chose. A ses yeux, il ne restait plus que Dénève, peut importe le reste. C'était un désir bien égoïste mais après avoir été privé si longtemps de Dénève...Pour un vampire, le temps s'écoule différemment ! Pour Adams privé de Dénève, ces trois ans avait paru trois cent années. Pourtant, il savait qu'il devait de nouveau faire connaissance avec Dénève et surtout, aider la jeune fille à faire connaissance avec sa non-vie. Il saisit la jeune Dénève par les épaules, il la fixait d'un un visage rassurant, soulagé de fouler de nouveau le monde à ses cotés.

-Ne t'en fais pas ! Je te raconterais tout ce que tu as besoin de savoir... Mais tu es en sécurité ici, prends ton temps pour te réveiller ! Tes aptitudes vont se manifestées quand tu seras suffisamment éveillée et nourri.

Il attrapa la couverture de la jeune fille pour venir la poser sur ses épaules. Adam se souvenait d'avoir éprouvé un certains mal-être pendant ses premières heures en tant que non-vivant. Il fallait absolument la ménager et l'aider à s'éveiller lentement. Il voulait aussi certainement la préservé un temps soit peu à la brutalité de sa nouvelle existence. Il avait tout à lui apprendre mais il le ferait en temps voulu. Il amena la jeune fille pour s'installer avec elle sur un canapé non loin. Il lui raconta aussi ce qu'elle avait besoin de savoir... Ni plus, Ni moins ! Pour le moment, il allait lui cacher certaines choses. Il discuta de sa transformation, de sa plaidoirie au conseil des anciens, de leur accord et de son arrivée en France, à Bordeaux. Le reste, elle n'avait pas besoin de le savoir... pour le moment !

La toute jeune vampire se laissa conduire par son compagnon jusqu'au canapé, resserrant la couverture autour de ses frêles épaules avec ses mains. Tout deux s'assirent et il se passa un petit temps avant que Adam ne se ne mette à parler.

«  Dénève, de quoi te souviens-tu ? »

Elle resta muette un instant, yeux levés au plafond, cherchant dans sa mémoire encore un peu confuse des restes de souvenir. Une fois qu'elle eut assemblé le puzzle, elle se tourna vers lui en déglutissant. Ce n'était pas un flasback très réjouissant.

« Je ne me souviens de peu de chose... juste de la neige et du feu, le reste et trop flou, trop confus encore. Mais je suppose que je me suis faite tuée par l'un des loups. Les Arkei aussi...sont morts... »

Dénève eut un haut le cœur. Elle avait envie de pleurer, mais rien ne coulait de ses yeux ...seul la sensation intense de cœur s'étreignant lui restait. Se reprenant, elle se tourna vers le vampire et lui saisit doucement le bras, le tissu de son costume tenant entre son index et son pouce. Ses grands yeux ambre fixait le gris intense de son partenaire et d'une voix un peu étranglée, elle lui demandait ce qui c'était passé en Finlande, après sa mort.

*

Avec grande attention elle l'avait écoutée parler. Visiblement, après sa mort, Adam suivit de Vincent avaient fait le voyage de toute urgences jusqu'en France pour passer devant l'une des assemblées d'anciens vampires. Il y en aurait une sur chaque continent et celle d'Europe se trouvait à Bordeaux. Le voyage avait duré 2 jours entiers et le 3eme jour, il dût plaider sa cause pour que la jeune morte puisse être ramenée la non-vie. Une fois convaincue la cérémonie se passa dans un autel souterrain. Adam lui offrit son sang pour l'éveiller et elle la bête lâchée en elle... elle gouta sa première proie. Ensuite ils y eut l'attente. Pendant 3 longues années la jeune éveillée n'avait pas quitté l'autel sur lequel on l'avait déplacé dans une villa aux alentours de Bordeaux, restant plongée dans le sommeil des non-morts dont elle ne parvenait à s'extirper. Il semblait qu'elle avait eu particulièrement du mal à se réveiller sans doute du fait que sa transformation avait été faite de manière in extremis. Une à deux heures plus tard et sa conscience aurait été entrainée dans l'au-delà avec son âme.
C'est en s'adossant que Dénève encaissa doucement toutes les informations qui lui étaient données. Elle avait encore plein d'autres questions comme savoir ce qu'il était advenu de Vincent, à qui appartenait la villa et qui était Miranda, mais sur le moment tout lui sembla absolument dérisoire. Baissa les yeux elle observa ses paumes planches. C'était les mêmes qu'avant. Elle fit bouger ses un par un, refermant le poing, le rouvrant. Même sensation de ses articulations. Pourtant quelque chose avait changé. Elle porta sa paume à sa poitrine et fermait les yeux. Plus un son. Sous cette poitrine, elle ne sentait que ses poumons se remplir d'air. Sous son sein son cœur ne battait plus .

« Adam, et maintenant qu'est-ce qu'il va se passer pour moi ? Pour nous ? Est-ce que nous allons vivre ici ou partir ? Et l'argent... et la...ahem...nourriture...? »

Le goût du verre de sang que Miranda lui avait fait boire lui restait encore sur sa langue et elle réprima un petit hoquet en sentant ses canines s'étendre. Elle n'avait pas spécialement encore faim mais rien que l'idée du sang faisait gronder «  sa bête ». Soudainement elle se sentit faible, un peu fébrile. Déjà bien enfoncée dans le canapé, la demoiselle glissa légèrement sur le côté et vint s'appuyer contre l'épaule de son amant qui tout en parlant s'était assis à côté d'elle sans la toucher. Les paupières de Dénève oscillait légèrement.

«  Adam...Je ne sais pas ce qui m'arrive...je me sens lourde....je crois que je vais tomber en torpeur... »

Et à ces mots elle cessa de respirer, son corps devint totalement immobile contre le vampire. Contre son gré son corps c'était plongé en torpeur. Il semblait qu'elle avait encore besoin de repos avant de pouvoir marcher pleinement dans la nuit. En la regardant, et en omettant sa pâleur, on aurait pu la croire juste assoupi, ses mèches noires légèrement ondulées tombant sur son minois frais.